Par Julie Peh
Les rapports indiquent que trois enseignants, dont le directeur adjoint Taform Titus, ont été enlevés au cours de l’attaque, qui a également vu la destruction des copies d’examens blancs des élèves. Les assaillants, vraisemblablement des combattants séparatistes, ont lancé l’attaque vers 11 heures du matin le mardi 19 mars 2024. Les étudiants qui ont été témoins de l’attaque ont déclaré que l’un des assaillants portait la tenue militaire camerounaise lorsqu’ils ont pris d’assaut l’enceinte de l’école en tirant des coups de feu en l’air.
Au milieu de l’agitation provoquée par les coups de feu, les assaillants ont procédé à l’enlèvement des enseignants, laissant la communauté scolaire sous le choc et l’incertitude. Pour l’instant, on ne sait pas toujours où se trouvent les enseignants enlevés. Cet incident est le dernier d’une série d’attaques contre les infrastructures et le personnel éducatif dans les régions anglophones du Cameroun. Depuis 2016, lorsqu’une grève menée par des avocats et des enseignants a perturbé les activités scolaires, le secteur éducatif de ces régions est constamment menacé.
Les combattants séparatistes, qui cherchent à établir un État indépendant dans les régions anglophones, ont été responsables de précédentes attaques contre l’éducation, notamment l’incendie de bâtiments scolaires, des assassinats ciblés d’enseignants et d’étudiants et des enlèvements d’acteurs de l’éducation. Ces actions ont non seulement semé la peur et l’insécurité au sein de la communauté, mais ont également gravement perturbé l’éducation de plus de 700 000 enfants dans les deux régions.
Rien que l’année dernière, au moins cinq enseignants auraient été tués dans les régions anglophones, selon un rapport du Centre pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique (CHRDA). Le rapport déplore l’utilisation de l’éducation comme outil de guerre au Cameroun, soulignant les conséquences désastreuses pour les communautés touchées.