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Cameroun > Insécurité: La résurgence du phénomène des microbes à Douala

Des microbes sèment, à nouveau, la panique et la psychose dans des quartiers de la ville de Douala.

Par panorama papers
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Par Serge Aimé Bikoi, Éditorialiste et Sociologue du développement

Le phénomène social reprend droit de cité après la mort de l’un des leurs suite à une altercation avec des éléments des forces de maintien de l’ordre. Armés de machettes et de couteaux, des jeunes hors-la-loi ont fait irruption hier(mardi, 13 décembre 2022) soir dans les quartiers de l’arrondissement de Douala Vème(Ange Raphaël, Bepanda, Deido, etc) et ont fait des victimes. Selon des sources crédibles, ces jeunes délinquants, partis des quartiers populaires, ont investi, le lundi, 12 décembre 2022, l’enceinte de l’hôpital Laquintinie avant d’avertir que la capitale économique camerounaise n’aura aucune tranquilité dans les prochains jours.

Le phénomène des microbes resurgit à Douala. L’après-midi de la journée du lundi, 12 décembre 2022 a été, singulièrement, marqué par des échauffourées opposant des jeunes du quartier Makea aux forces de l’ordre. Ulcéré, un groupe de jeunes délinquants, parti du quartier Makea, situé dans l’arrondissement de Douala IIème, pour assiéger l’enceinte de la formation hospitalière. C’était dans l’optique de récupérer la dépouille d’un des leurs. Il s’agit du du défunt, le nommé Zidane, un jeune d’une vingtaine d’années.

Accusé d’être membre d’un groupe de dealers de drogues, il avait été blessé par un gendarme le 9 décembre 2022 au cours d’une descente des forces de l’ordre au quartier Makéa , zone du 2è arrondissement de la ville de Douala réputée criminogène. Admis en soins, Zidane a succombé à ses blessures aux environs de 9 heures du matin en date du lundi, 12 décembre 2022. La nouvelle de son décès se répand comme une traînée de poudre et courrouce ses amis qui décident de s’organiser pour entrert en possession de sa dépouille à l’hôpital.

Munis d’armes blanches, ils ont investi l’enceinte de la structure usant d’une ” violence indescriptible …et causant d’énormes dégâts” selon les mots contenus dans le communiqué du Directeur de l’hôpital Laquintinie, Pr Noël Essomba. Sur ces entrefaites, près de dix personnes ont été blessées à la fois par des passants et certains parmi les jeunes ainsi enragés. Ces derniers ont, d’ailleurs, emporté la dépouille de leur camarade avant d’être rattrapés par les forces de maintien de l’ordre, qui ont été déployées en grand nombre face à l’incident survenu. Dans la foulée, les jeunes déviants ont suscité la peur dans divers coins de la ville de Douala ce jour-là. Le corps emporté de l’enceinte de l’hôpital Laquintinie a été récupéré par les forces de maintien de l’ordre pour inhumation. Le Directeur de l’hôpital, pour sa part, “appelle à témoin l’opinion publique sur ces actes répétitifs de violence et d’incivisme à l’endroit du personnel et des infrastructures… tout en réservant le droit de poursuites à l’endroit de ces individus”. Le professeur Noël Essomba lance, par ailleurs, un appel au ” sens de responsabilité de tous afin que la structure dont il a la charge continue d’être cette référence dans la politique d’humanisation des soins, mais aussi celle de la tranquillité des patients qui s’y trouvent“.

Après l’altercation, le lundi, 12 décembre 2022, entre la police et les jeunes de Makea, ces derniers ont, c’est un rappel, averti que la ville n’aura aucune tranquilité dans les prochains jours. Hier(mardi, 13 décembre 2022) soir, ces hors-la-loi ont refait ça. Dès l’annonce de la présence des microbes, une course folle, d’après le promoteur de Kaporal médias, a entraîné le deboîtement de plusieurs personnes (hommes, femmes, jeunes et enfants). Des commerces abandonnés, des téléphones et tablettes égarés, des sacs en mains, chaussures et pièces personnelles perdus suite à une bousculade fortuite. Résultat des courses: survenue des accidents de la circulation ; enregistrement des cas de blessés graves et des personnes évanouies. Au moment où ces bandes de délinquants sévissaient, relate J. Banyoglog, “le poste de police situé au carrefour Ange Raphaël était fermé“. Pas l’ombre d’un policier dans cette zone”. Pendant ce temps, la population était angoissée et ahurie. Chaque individu se précipitait à emprunter un moto taximan. Question de parvenir à son domicile. Même s’il fallait débourser le triple du tarif normal. Des habitants résidant dans des quartiers Deido, Cité-Sic, Bessengue situés dans l’arrondissement de Douala Vème, où ces déviants faisaient rage, ont, momentanément, évité de s’y rendre et ont, plutôt, migré dans les quartiers de l’arrondissement de Douala IIIème, relativement calme, où restent leurs frères, sœurs, amis et collègues. C’est dans la nuit que les autorités administratives ont donc instruit les forces de maintien de l’ordre. Histoire de faire régner la sécurité sur le tard. Bien de fauteurs de trouble ont été interpellés par des civils constitués en groupes d’autodéfense, puis confiés aux éléments des forces de sécurité de la République.

Dans l’optique de remédier au problème des microbes, qui resurgit dans l’espace urbain de la capitale économique camerounaise, le gouverneur de la région du Littoral, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, tient, cette fin de matinée (mercredi, 14 décembre 2022, Ndlr), une réunion d’urgence de sécurité. Question de stopper les assauts et aspérités périlleux des jeunes enragés enclins à la perturbation de l’ordre social.

Contrairement à ce qui se dit relativement à l’origine du phénomène des microbes ailleurs, au Cameroun, ce fait social émane de ce que les jeunes appellent “le retour“, qui n’est autre qu’une pratique sociale liée à la vengeance lorsque l’un des leurs a été soit molesté, soit agressé, soit tué dans un quartier déterminé. Alors, ils se cachent derrière ce fallacieux prétexte pour semer la terreur.

Relativement à la question de la précarisation du tissu urbain, un pré-rapport des Ong “Interpeace et Indigo”, publié en 2015 par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) et la Mission des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) fait ressortir, au moins, cinq principaux déterminants structurant le délitement constant de la cohésion sociale et nourrissant les dynamiques de violence urbaine impliquant les jeunes défavorisés. L’économie politique, les diversités sociales et rhétoriques autour des identités, la recomposition des structures familiales en butte à la crise conjugale, l’émergence des nouveaux modèles de réussite et d’ascension sociale, la crise du système éducatif et les luttes pour le contrôle des espaces économiques que sont les gares routières, les marchés, les centres commerciaux en sont des exemples.

Serge Aimé Bikoi, Éditorialiste et Sociologue de développement

Vivement que les gouvernants camerounais et les forces de sécurité de la République puissent prendre des mesures adéquates et urgentes afin d’éviter le pire, qui risquerait d’aboutir à des bains de sang parmi les populations en cette période de festivités de fin d’année.

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