Par Léopold Dassi Ndjidjou
Arrivés à Yaoundé en 2019 pour suivre au plus près la liquidation de cette microfinance prononcé le 10 avril 2018 par le tribunal de première instance de Buea, les deux hommes en robe noire qui se sont attachés les services d’un troisième avocat, sont épouvantés sur les lieux du crime en milieu de journée. Alors que la gendarmerie était à l’entame de l’enquête au début de l’après-midi , les deux avocats déboussolés ne savaient plus à quelle hypothèse se fier. Visiblement, les cambrioleurs n’étaient pas en terrain inconnu. Juste un trou à l’arrière du bureau d’Amumgwa Tany Nicodemus, a suffi pour s’introduire dans les locaux et emporter deux laptops, mettre les documents sens dessus-dessous et casser les vitres. Tout n’étant pas encore vérifié au moment où notre équipe était sur place, il était impossible pour les avocats de faire un bilan exhaustif de ce qui a été emporté. Sur les lieux, les voisins font état des bruits entendus au beau milieu de la nuit.
Il faut par ailleurs noter que l’éclairage public dans la zone est quasi inexistant. Avec le modus operandi observé, les riverains rencontrés sur les lieux pour l’essentiel confient qu’il s’agit d’un coup savamment orchestré. Alors que Me Emmanuel déclare que c’est la premiere fois qu’il vit une telle mésaventure, Me Amungwa Nicodemus, pour sa part soupire qu’ils sont constamment entre Yaoundé et Buea dans le cadre de la liquidation de cette microfinance.
On ne garde pas billets de banque dans les cabinets d’avocat. “Ces hors la loi étaient-ils à la recherche des documents ou tout simplement veut-on passer un message aux deux avocats”, s’interroge un riverain étonné de la précision chirurgicale avec laquelle l’opération a été menée. Les résultats de l’enquête ouverte ce 15 août 2023 au Sed mettront les points sur les “i”.