Par Mon’Esse
L’organisation non gouvernementale (Ong) Mandela Center International et ses partenaires internationaux ont, énergiquement, condamné des actes de torture, de traitements cruels, inhumains et dégradants infligés à une dame par le commandant de la brigade territoriale de gendarmerie de la localité camerounaise de Njombé (Littoral).
Les protestataires exigent aux autorités du pays «la destitution immédiate de ce délinquant, l’adjudant-chef major Epie, de ses fonctions (…) ainsi que sa radiation définitive des rangs des forces de sécurité et de défense camerounaises».
Demandant l’ouverture immédiate d’enquêtes sur le sujet, ils rappellent clairement aux autorités camerounaises, et notamment au ministre en charge de la Défense, Joseph Beti Assomo et au secrétaire d’Etat chargé de la gendarmerie, Galax Yves Landry Etoga, ainsi mis devant leurs responsabilités, qu’ils ont l’obligation de sévir rapidement pour remplir les obligations conventionnelles internationales de l’Etat du Cameroun.
Ong internationale à statut consultatif spécial auprès des Nations Unies, Mandela Center International relate la triste histoire d’une dame, bayam-sellam et commerçante de vivres frais installée à Bafoussam (Ouest), qui comme souvent s’est rendue à Njombé pour acheter des safous («prunes») destinés à la revente.
Après voir fait ses emplettes, mais aussi honoré les commandes de plusieurs autres commerçantes de Bafoussam, c’est autour de 21h, alors qu’elle s’apprêtait à emprunter un car en direction de Bafoussam, qu’elle ressentira un besoin naturel.
S’étant mise à l’abri des regards indiscrets pour se soulager dans les herbes, un individu surgira dans son dos, dans le noir, la saisira avec une rare violence et se mettra à appuyer énergiquement les seins de l’infortunée, tentant au passage de déchirer ses sous-vêtements.
C’est au moment où des gens accourent, à son secours, que son agresseur lui signifiera qu’il est le commandant de la brigade territoriale de Njombé-Penja, et qu’il l’entrainera de force, vers les locaux de la brigade située à une centaine de mètres de là.
Une fois dans les locaux de la gendarmerie, la malheureuse, refusant de céder aux avances du commandant de la brigade, se verra soulagée de ses vêtements et de son téléphone, puis poussée dans une cellule infestée, dans des conditions de détention inhumaines, et ce en dépit d’interventions diverses et de l’argent, à lui proposé par des camarades de la victime.
C’est le lendemain, 13 juin vers 15h que la dame est finalement libérée aux termes de plusieurs interventions, et qu’elle fera constater que tous ses fruits se sont abîmés.
Pendant les 6 jours suivants, elle saignera abondamment à la suite des actes de violence subis dans les locaux de la gendarmerie, ainsi qu’en témoigne le certificat médico-légal, assorti d’une incapacité temporelle de travail de 14 jours renouvelables à elle délivré, attestant «de la douleur corporelle, douleur abdominale et une douleur vive au niveau des seins, des céphalées très intenses, un intense prurit corporel».
Et Mandela Center International de constater, avec amertume, que les cas de violences des éléments des forces de défense et de sécurité du Cameroun «se multiplient à un rythme inquiétant et que le culte de l’impunité se généralise» dans le pays.
L’Ong rappelle alors les instructions du ministre de la Défense, maintes fois réitérées à l’endroit des responsables en charge de la sécurité et de la défense et qui sont ainsi mises à rude épreuve, «par des personnes chargées de les appliquer scrupuleusement dont les éléments des forces de défense et de sécurité camerounaises».