Par Léopold DASSI NDJIDJOU, De retour de Foumban
Le syndicat des communes du Noun présidé par Tomaïno Ndam Njoya a jeté son dévolu sur la cité des arts pour abriter cette édition après Bangourain l’année dernière. Au nombre de la batterie d’évènements organisés pour commémorer le rôle crucial des femmes rurales dans le développement des contrées et aussi curieusement mis sous le boisseau, il y a eu une campagne- en cours jusqu’au 30 novembre- de dépistage du cancer du sein et du col de l’utérus ; un concours-exposition des meilleurs produits du cru et des exposés sur le thème « la consolidation des bases organisationnelles et des expériences acquises, gages durables de dynamique et de progrès ».
En ce qui concerne le pan sanitaire en faveur des femmes rurales, le syndicat des communes en partenariat avec l’hôpital de district de Bafoussam et le centre médical maternité de Njinka comme chaque année « en Octobre Rose », organisent une campagne de dépistage gratuit contre les tueurs silencieux que sont les cancers du sein et du col de l’utérus. « Faites-vous dépister, c’est gratuit ! Prévenir vaut mieux que guérir », a écrit Tomaïno Ndam Njoya dans son message de circonstance lu par son représentant, le maire de Massangam, et par ailleurs secrétaire national en charge des Affaires sociales et du genre, Mfopou Aboubakar. Le ton a été donné tôt le matin au centre médical où les femmes venues des communes du Noun ont répondu massivement à cet appel, louant de vive voix une telle initiative qui va s’étendre jusqu’à la fin de mois de novembre à l’hôpital de Njisse à Foumban. Après le passage au laboratoire, rendez-vous était pris pour l’année prochaine pour un suivi optimal. Au chapitre des expositions, un autre moment important de la journée, chaque commune à travers ses différentes associations Pouakone devait exposer des produits agricoles au choix et destinés à la vente et la promotion de l’art culinaire, spécialement des farineux sans gluten.
De ce fait, en dehors de Bangourain qui devait y aller avec la farine de l’igname et qui n’a pas répondu à l’appel, les autres arrondissements étaient bien au rendez-vous. Foumban a exposé sur la farine à base de haricot ; Kouoptamo avec le plantain/banane ; Magba devait faire valoir son talent avec le poisson alors que Koutaba exposait les siens avec la patate douce ; Malantouen et Massangam étaient du rendez-vous avec respectivement la noix de palme et le poltiron ; quant à Foumbot qui a ravi la vedette, elle y est allée avec le manioc, déclinant toutes les facettes de farine et poudre obtenues suite à la transformation de ce tubercule. Njimom a occupé la seconde marche du podium. Toutes les femmes ont du reste été récompensées pour leur participation.
Une meilleure organisation des femmes rurales.
Le dernier point crucial de la journée a été une vague d’exposés pour expliciter le thème spécifique proposé par la coordinatrice de la Fédération des Pouakone unies (Fpu). Il était question, à travers ces exercices de susciter une meilleure organisation des associations Pouakone à la base, pour une meilleure autonomisation de la femme rurale, leur organisation en association entre autres. Comme indiqué par la coordinatrice de la Fpu, Tomaïno Ndam Njoya, sur le plan de la communication, les femmes rurales doivent prendre conscience qu’elles sont les promotrices de la Radio Pouakone and communication (Rpc) qui émet à Foumban, qu’elles y animent des programmes pour demeurer en parfaite synergie dans toutes leurs entreprises. Il en va de même de la Mutuelle de santé de Foumban et de sa région. C’est autour de ces deux entités qu’elle appelle les femmes à s’approprier de leur héritage.
Dans les prochains jours, a-t-on appris, il est attendu une restructuration des programmes de la Rpc aux fins de donner aux Pouakone la place qui est la leur. La coordinatrice nationale s’aligne de ce fait dans la dynamique effective au sein des Nations Unies, dynamique qui renforce les capacités des femmes le plus souvent mises sous l’éteignoir. Selon les Nations Unies par exemple, en moyenne, les femmes représentent 40% de la population active agricole dans les pays en développement. Moins de 15 % des propriétaires terriens dans le monde sont des femmes. Dans certains pays, plus 50% des filles issues de manages ruraux pauvres seront mariées dès l’enfance. C’est là des pistes qui renforcent la mobilisation de la Fpu d’œuvrer sans relâche pour un épanouissement à juste titre de la femme rurale. Le rendez-vous est pris pour le 15 octobre 2024.