Par Serge Aimé Bikoi
L’ancien président de la section régionale du Snjc-Ouest a manqué de peu d’être kidnappé dans l’après-midi du mercredi, 25 janvier 2023 au quartier Essos, situé dans l’arrondissement de Yaoundé Vème, département du Mfoundi, région du Centre.
Après l’enlèvement et l’assassinat du chef de chaîne de Amplitude Fm, Martinez Zogo, et les menaces qui pèsent sur d’autres journalistes dont Haman Mana, Directeur de la publication du quotidien Le jour, Jacques Blaise Mvie, Directeur de la publication de l’hebdomadaire La Nouvelle, Paul Chouta, cyberactiviste employé de Cameroon web, etc, un autre journaliste a échappé à un kidnapping. La scène s’est déroulée au quartier Essos plus précisément au lieu-dit “Élise bar”, célèbre vente à emporter située à proximité de la radio Magic Fm. Selon des témoins oculaires, il était environ 15h lorsqu’une des personnes à bord d’une voiture de marque Prado de couleur noire a garé pour essayer d’enlever un homme qui était placé au niveau de cette chaîne Fm à capitaux privés. Les populations ayant vécu la scène se sont aussitôt dirigées vers ces individus. Une fois sur les lieux, les ravisseurs vont leur faire savoir qu’ils sont des policiers qui travaillent à la Police judiciaire et que leur bourreau est recherché. illico presto, certains ravisseurs vont entrer dans le véhicule et prendre fuite abandonnant un des leurs sur place.
Toute chose qui va susciter l’inquiétude de la foule qui va rapidement arrêter celui qui est resté immobilisé par les populations ayant accouru. Il sera copieusement molesté avant d’être conduit à la brigade de gendarmerie de Ngousso. Une fois dans cette brigade, l’on se rendra compte qu’il est en possession d’une fausse carte de policier. Les gendarmes vont également constater qu’il détient un récépissé qui porte le nom de Enyegue Bienvenu. Il sera directement transféré à la légion de gendarmerie où il est en exploitation.
Selon un confrère qui a vécu la scène, le monsieur ayant échappé à cet enlèvement ressemble au journaliste Joseph Olinga du quotidien Le Messager. Ce dernier habiterait non loin du lieu où la scène s’est produite. Il se dit qu’il était voisin de Martinez Zogo qui a déménagé pour s’installer au quartier Fougerolles sis à Ngousso dans l’arrondissement de Yaoundé Vème. Des indiscrétions rapportent que Joseph Olinga côtoyait Martinez Zogo avec qui il a travaillé sur bien de sujets ces derniers temps, en l’occurrence sur la gestion des chapitres 94, 65 et 57 relatifs au budget de l’État. Chapitres issus des ministères des Finances (Minfi) et de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat).
L’on attend les résultats de l’enquête pour savoir exactement quels sont les mobiles de la traque du journaliste du quotidien de feu Pius Njawe et du web média Panorama papers. Mais les populations doivent être méfiantes, vigilantes et prudentes à l’égard des personnes qui viennent enlever des individus sous le prétexte qu’ils sont des hommes en tenue. Elles doivent se rassurer qu’il s’agit, effectivement, des hommes en tenue, exiger des mandats d’amener et à la limite les suivre dans leur unité de commandement territorialement compétente.
Joint au téléphone, J. Olinga fait savoir qu’il est tourmenté et exprime son désarroi et son aversion quant à la traque de sa modeste personne que veulent diligenter certains agents des services de sécurité. Il avoue, sincèrement, ne pas comprendre pourquoi il est, désormais, la cible des hommes en tenue et ne sait vraiment pas d’où provient cette machination ourdie dans l’ombre. Avant d’offrir ses services aujourd’hui au quotidien Le Messager, J. Olinga a commencé à faire ses premiers pas dans deux radios urbaines, à l’instar de Sweet Fm, une chaîne Fm basée à Douala, et Magic Fm, une radio émettant depuis Yaoundé. C’est par la suite qu’il a déposé ses valises au quotidien Le Messager à Douala avant d’être affecté, ces dernières années, à l’Ouest, où il a été chef d’agence régionale. Depuis près de deux ans, J. Olinga fait partie intégrante des employés de Panorama papers. Ces dernières années, il a réalisé bien d’enquêtes sur le scandale du complexe sportif d’Olembe, sur la gestion opaque des chapitres 94, 65 et 57, ainsi que sur le scandale foncier relatif à l’affaire Dikolo.
En rappel, Martinez Zogo, chef de chaîne de Amplitude Fm, a été kidnappé dans la nuit du 17 janvier 2023 par des hommes non- identifiés, qui l’ont conduit à une destination inconnue. C’est cinq jours après que le corps sans vie du présentateur célèbre de l’émission Embouteillages a été retrouvé à Ebogo 3, une périphérie située près de la ville de Yaoundé. C’était le 22 janvier 2023. Selon les résultats de l’autopsie faite par les médecins légistes de l’hôpital central de Yaoundé, M. Zogo a été molesté, torturé, mutilé. Ses orteils et ses doigts ont été sectionnés, sa langue étirée. Pire encore, il a été sodomisé et ses bourreaux lui ont fait consommer ses matières fécales. Même son pied droit, selon lesdits résultats, a été fracturé. Au bout du compte, l’ancien animateur de la Radio tiemeni siantou (Rts), durant les années 2001, en a fait les frais et en est mort. Il est idoine de rappeler qu’après l’autopsie médicale, aucun résultat d’enquête n’a été révélé jusqu’à ce jour malgré la mobilisation nationale et internationale rarement observée depuis son kidnapping au soir du 17 janvier 2023 devant une brigade de gendarmerie au portail fermé et où il voulait trouver refuge tant il était épié et poursuivi par ses bourreaux logés, selon des sources concordantes, dans une Prado noire.
