Par Serge Aimé Bikoi
Traduite devant le Tribunal de première instance de Ngaounderé par le chef du village Idool situé dans la région de l’Adamaoua et des ressortissants de cette bourgade, cette désormais étudiante va être assistée par Me D. Fousse, avocate au barreau de Paris et du Cameroun, Guy Olivier Moteng, avocat au barreau du Cameroun, etc. Il est reproché à cette bachelière d’avoir, à son jeune âge, publié une œuvre romanesque intitulée “Mon destin ou mon père”, dans laquelle elle dénonce les tares, les abus et toutes formes d’avilissement de la gente féminine.
À cause de ce roman, qui n’est qu’une fiction, Marzouka Oummou Hani a reçu une citation directe pour se présenter ce jour à 7h et 30mn devant le juge du Tpi de Ngaounderé. Elle est, en effet, accusée de “diffamation” et les plaignants lui réclament environ 150 millions de Fcfa.
Le crime de l’auteure est d’avoir pris le village Idool comme cadre spatial de son roman. Musulmane et peule, cette élève qui vient d’obtenir son Baccalauréat A4, décrie les pratiques patriarcales oppressives sur les filles et femmes, les violences conjugales, le machisme, ainsi que les superstitions.
Aussi sensibilise-t-elle sur la socialisation de la gente féminine. Malheureusement pour elle, le chef de Idool et des ressortissants battent en brèche cette œuvre. Selon ses bourreaux, Oummou Hani y dépeint un personnage qui ressemblerait à un ressortissant alors décédé et auquel elle aurait attribué des pratiques de sorcellerie.