Par Éric Boniface Tchouakeu
Clémentine Ananga Messina née Beyene qui était Ministre délégué au près du Ministre de l’Agriculture et du Développement rural depuis le 30 juin 2009, est décédée le 05 aout 2022 en Turquie des suites de maladie à l’âge de 63 ans.
Elle est le 03ème membre du Gouvernement qui meurt en fonction après Adoum Gargoum, Ministre délégué au près du Ministre des Relations extérieures chargé de la coopération avec le monde islamique qui s’est éteint le 08 mars 2021, et Alim Hayatou, Secrétaire d’Etat à la Santé Publique chargé de la lutte contre les Epidémies et les Pandémies, qui a tiré sa révérence le 05 avril 2021.
Plus d’un an après leurs disparitions, les deux premiers membres du Gouvernement n’ont toujours pas été remplacés. Il n’y aurait donc en respectant cette logique, aucune urgence à remplacer la dernière personne récemment décédée
Car il convient de relever que des postes laissés jusqu’à présent vacants par leurs titulaires décédés, ne sont pas des postes de travail de premier plan au sein de l’équipe gouvernementale. Il s’agit en effet de deux Ministres délégués au près de Ministres titulaires de portefeuilles et d’un Secrétaire d’Etat au sein d’un département ministériel qui a à sa tête un Ministre. Sur la plan de l’administration courante, il donc facile de les remplacer.
Il s’agit en revanche, des situations inédites qu’on n’a pas connues dans la quarantaine de gouvernements formés par Paul Biya depuis son accession à la magistrature suprême au Cameroun le 06 novembre 1982.
Cela va certainement renforcer dans leurs convictions tous ceux qui appellent à la mise en place d’’une nouvelle équipe gouvernementale.
Des rumeurs infondées faisant régulièrement état de la formation imminente d’un nouveau gouvernement, ont souvent cours ces derniers mois au Cameroun, avec même à la clef, la publication des faux gouvernements particulièrement dans les médias sociaux.
Au-delà des décès des Ministres en fonction, il faut signaler que c’est depuis fin 2020 avec l’organisation des élections régionales qui clôturaient un cycle électoral entamé le 09 février de la même année à travers l’organisation des élections législatives et municipales, qu’on attend logiquement la formation d’un nouveau gouvernement tenant compte des résultats de ces différents scrutins.
Malheureusement, le fait que ces consultations électorales n’aient pas fondamentalement changé les rapports de force politique, ne met aucune pression sur le Président de la République qui prend tout son temps.
Même la persistance des crises multiformes dans le pays et l’éclatement de nombreux scandales dans lesquels plusieurs Ministres actuels sont impliqués n’ont pas pu provoquer un remaniement ministériel.
Paul Biya, fidèle à sa logique est aujourd’hui le seul à savoir quand il formera éventuellement un autre gouvernement avant la fin de son nouveau mandat présidentiel dans presque trois ans.