Par Arlette Akoumou Nga
L’administratrice générale des prisons à la retraite et résidente de Buea avait souffert d’une brève maladie. Nana Abunaw Marie a laissé une marque indélébile dans la justice camerounaise, ayant occupé plusieurs postes à responsabilité avant de prendre sa retraite en 2015.
Ses contributions s’étendent au-delà de ce rôle, puisqu’elle est également entrée dans l’histoire en tant que femme pionnière commandant de l’École supérieure d’administration pénitentiaire (ENAP) de Buéa. Son parcours dans l’administration pénitentiaire s’est affiné à l’Université du Bénin, au Nigéria, où elle a obtenu une licence en administration publique en 1980. Elle a poursuivi ses études à l’Ecole Nationale Pénitentiaire de Buea (ENAP) puis à l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM) de Yaoundé où elle a obtenu un diplôme de troisième cycle en Administration Pénitentiaire en 1993.
Tout au long de sa carrière, Nana Abunaw Marie a occupé divers postes clés. Elle a été nommée directrice féminine pionnière de l’ENAP en 1997 avant de passer le relais à Fonkem Immaculate en 2004. Par la suite, elle a assumé le rôle d’Inspecteur Général au Ministère de la Justice en charge de l’Administration Pénitentiaire d’août 2004 à janvier 2007.
Son service s’est étendu à la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés, où elle a exercé les fonctions de commissaire de février 2007 à mai 2015.
Au-delà de ses fonctions administratives, Nana Abunaw Marie a été reconnue pour ses efforts humanitaires. Elle a créé l’organisation à but non lucratif Justice Equity Prison Fellowship Cameroun (JE-PFC), qui dépasse les limites traditionnelles de l’administration pénitentiaire.
L’organisation, basée à Buea, a fourni des encouragements, une formation professionnelle et un soutien matériel aux prisonniers en détresse. Notamment, JE-PFC, sous la direction de Mme Abunaw, a entrepris des initiatives telles que le don de matériel sanitaire à la prison centrale de Buea pendant les périodes difficiles de la pandémie de COVID-19 en 2020.
Le 1er janvier 2023, l’organisation dirigée par Mme Abunaw a payé les amendes de 15 détenus qui avaient purgé leur peine de prison mais n’étaient pas en mesure de payer les amendes judiciaires, pour un montant de 1,5 million de Fcfa.
Feu Nana Abunaw Marie, mère de sept enfants, était originaire de Bisongabang dans le département de la Manyu dans le Sud-Ouest. Elle était mariée à feu le juge Nana Kwamu. Son décès laisse un vide dans le système judiciaire camerounais et ses contributions aux aspects administratifs et humanitaires de la gestion des prisons resteront dans les mémoires comme faisant partie de son héritage durable.
