Par Sasha Blanche
En réponse à de multiples reportages selon lesquels la police a arrêté plusieurs personnes, dont des membres éminents des forces de sécurité camerounaises, dans le cadre de leur enquête sur le meurtre du journaliste camerounais Martinez Zogo, le Comité pour la protection des journalistes a publié la déclaration suivante :
« Les autorités camerounaises doivent assurer la transparence de l’enquête sur le meurtre brutal de Martinez Zogo et garantir que le processus soit suivi d’une manière qui rende pleinement justice »
a déclaré Angela Quintal, coordinatrice du programme Afrique du Cpj, à New York.
“Malheureusement, les enquêtes passées sur la mort de journalistes, dont Samuel Wazizi, laissaient beaucoup à désirer, et les autorités doivent veiller à ce que leurs enquêtes et conclusions concernant le meurtre de Zogo soient publiques et crédibles.”
Jeudi 2 février, dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, Ferdinand Ngoh Ngoh, le secrétaire général de la présidence camerounaise, a annoncé que des enquêtes avaient conduit à l’arrestation de plusieurs individus « fortement suspectés d’être impliqués dans ce crime odieux », et que d’autres restent recherchés. La déclaration de Ngoh n’a pas nommé les personnes arrêtées.
Selon les mêmes dépêches, les investigations ont abouti aux récentes arrestations de Léopold Maxime Eko Eko, chef de la Direction générale du renseignement extérieur (Dgre), et de Justin Danwe, directeur des opérations à la Dgre. Des agresseurs non identifiés ont enlevé Zogo, le directeur de la radio privée Amplitude FM, dans sa voiture le soir du 17 janvier dans la capitale Yaoundé.
Les agresseurs ont poursuivi Zogo, qui avait récemment rendu compte de détournements de fonds publics présumés impliquant un homme d’affaires de premier plan, jusqu’à la porte du bureau de la gendarmerie locale près du domicile du journaliste, où il avait demandé de l’aide. Le corps mutilé de Zogo a été retrouvé le 22 janvier ; Les autorités camerounaises ont annoncé le même jour qu’elles avaient ouvert une enquête pour retrouver les auteurs et les tenir pour responsables. Lors d’un autre incident, le journaliste camerounais Samuel Wazizi est décédé alors qu’il était détenu par le gouvernement en août 2019, mais les autorités n’ont pas informé la famille de Wazizi du décès pendant 10 mois ni remis son corps, selon des recherches du Cpj.
Le Cpj a appelé les autorités camerounaises à rendre pleinement compte de la mort de Wazizi. Au moins cinq journalistes sont toujours derrière les barreaux au Cameroun en raison de leur travail, selon le recensement des prisons du Cpj du 1er décembre 2022.
