Ce dernier avait déjà eu à diriger le Pcrn qu’il a cofondé le 14 février 2003 jusqu’au 11 mai 2019, date de passage de témoin à Cabral Libii, alors fraichement classé troisième à l’élection présidentielle du 07 octobre 2018.
Elu député aux couleurs du Pcrn en février 2020, Cabral Libii soutient être encore le Dirigeant légal et légitime de ce parti qu’il a contribué à titre principal , à sortir de l’anonymat au cours des dernières élections législatives et municipales , en lui permettant d’obtenir pour la première fois des élus avec cinq(05)sièges de députés et sept (07) mairies.
Mais depuis quelques semaines, Robert Kona, manipulé par l’administration selon le camp adverse, revendiquait à nouveau la tête du Pcrn en entretenant une certaine dissidence interne.
Le 25 mars 2024, le Secrétaire Général du parti ,Boubakari Massardine, a écrit au Ministre de l’Administration territoriale pour lui demander de prendre acte de la décision prise par la Commission de discipline du Bureau Politique National, d’exclure des rangs de cette formation politique Robert Kona, globalement pour des faits d’indiscipline.
Dans une réponse signée le 27 mars et adressée au Secrétaire Général du PCRN ,que le Ministre s’était gardé de désigner comme tel, Paul Atanga Nji porte à la connaissance de ce dernier que le Ministre de l’Administration territoriale ne peut pas prendre acte de la décision d’exclusion de Robert Kona du Pcrn, pour « violation des statuts » du parti et « défaut de qualité .»
Le 28 mars 2024, dans une correspondance transmise au Ministre de l’Administration territoriale, Robert Kona, qui signe le document comme « Président Fondateur », informe à son tour ce dernier de la « décision d’exclusion définitive » du député Cabral Libii ainsi que 23 autres cadres des rangs du Pcrn. Cette dernière décision a été confirmée par les participants au dernier congrès extraordinaire de Guidiguis.
Il convient cependant de relever qu’un tribunal de Maroua avait suspendu ce congrès du parti initialement prévu se tenir dans cette ville les 25 et 26 mai 2024, afin que soit préalablement déterminé qui en est le leader légal au terme d’une procédure à cet effet, toujours pendante devant le Tribunal de Première Instance de Kaélé.
En dépit des batailles judiciaires en cours, l’administration devrait valider les actes du congrès du 01 juin 2024 tenu à Guidiguis au nom du Pcrn.
Car déjà dans un communiqué le 23 mai 2024 mettant en garde certains acteurs de l’opposition relativement aux futures échéances électorales, le Ministre de l’Administration territoriale évoque sans le nommer notamment un député « aux abois », « exclu récemment d’un parti politique », une allusion à peine voilée à Cabral Libii qu’il ne reconnaît plus comme Leader du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale.
On constate dès lors que la même administration par souci de cohérence ne pourra permettre l’organisation d’un autre congrès au nom du Pcrn dans la ville de Foumban, Département du Noun, dans la région de l’Ouest, comme envisagé par Cabral Libii, qui avait déjà essuyé une interdiction de réunion portant sur le même objet, en mi-décembre 2023 dans la ville de Kribi,Département de l’Océan dans région du Sud.
Il semble donc évident que le dernier congrès de Guidiguis au cours duquel les participants ont aussi annoncé le soutien du parti à la candidature de l’actuel Chef de l’Etat, Paul Biya à la présidentielle de l’année prochaine, sonne le glas de la présence de Cabral Libii, lui-même potentiel candidat à la prochaine présidentielle, dans cette formation politique, au moins dans le court terme.
Il serait risqué pour lui de compter sur des procédures en justice pour obtenir l’annulation de ce congrès, au risque de se voir priver de participation en tant que candidat aux futures échéances, y compris les autres cadres de son camp qui aimeraient briguer des postes aux législatives et municipales, au regard de la date rapprochée de ces échéances ; étant entendu que la justice prend généralement son temps.
La seule solution pragmatique qui leur reste pour sortir de « l’apatridie politique » et jouer un rôle de premier plan au cours des prochaines élections, est soit d’intégrer un autre parti politique existant, soit d’en créer un autre en espérant obtenir la légalisation au plus vite, ce qui ne sera pas là encore évident concernant cette dernière option.