Par Mon’Esse
Les conséquences de l’insécurité provoquée par les groupes armés non-étatiques, dans la région camerounaise de l’Extrême-Nord, ont continué à se traduire par la persistance des mouvements de populations, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha) des Nations Unies.
Rendant compte dans un rapport publié jeudi de la situation vécue dans la zone en février 2023, le mécanisme de réponse rapide (Rrm) de l’organisme onusien indique avoir enregistré plus de 1652 personnes nouvellement déplacées, portant ainsi à plus de 6000, l’effectif des personnes déplacées internes enregistrées dans la région depuis janvier 2023.
De même, indique Ocha, des déplacements préventifs par crainte d’incursions et attaques de ces groupes ont également été rapportés dans plusieurs localités, notamment à Kerawa, dans le Mayo-Sava et Darak, Blangoua et Hilé-Alifa, dans le Logone et Chari.
A cette insécurité vécue par des populations civiles, se sont ajoutés en février les accrochages fréquents entre les groupes armés et les forces de défense et de sécurité, des sources sécuritaires ayant rapporté au moins 83 incidents liés aux activités desdites milices, ce qui représente une forte augmentation par rapport aux 53 incidents cumulés en décembre 2022 et en janvier 2023.
De même, selon le rapport de OCHA, au moins 23 civils ont été tués et 24 blessés au cours de ces incidents et de nombreux biens des populations ont été pillés et/ou détruits. «Février a également été marqué par une recrudescence des enlèvements, particulièrement dans la zone du Lac Tchad, avec au moins 82 personnes enlevées généralement avec demande de rançon.»
Le document met ainsi en exergue les motivations économiques et besoins de financement qui sous-tendraient en grande partie le phénomène d’insécurité dans cette zone du pays : si plusieurs personnes ont été libérées, souvent après paiement de rançon, plusieurs autres seraient encore en captivité.
Des jeunes garçons et filles ont également été portés disparus, des sources avisées soupçonnant des recrutements forcés par des milices armées.
En rapport avec cette insécurité, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a signalé un afflux de réfugiés nigérians dans son centre de transit de Gourenguel à Minawao, une structure aménagée pour une capacité d’accueil de 300 personnes et qui a enregistré environ 700 nouvelles arrivées entre le 1er et le 15 février. Les réfugiés nigérians, qui vivaient déjà hors camp sur le territoire camerounais, représentant plus de 70% de cet effectif. Fin