Par Pierre Laverdure OMBANG
Alors que Jean Pierre Amougou Belinga le truqulent homme d’affaire et patron de média au Cameroun vient d’inaugurer un immeuble qui se dresse au coeur de la ville , capitale politique du Cameroun.
Bruno Bidjang ,journaliste et directeur général adjoint dans un des media qui lui appartient dresse une aude à l’homme qu’il présente comme un” ovni ”loin des stéréotypes qui caracteriseraient ” l’homme beti” au Cameroun. Les Betis sont un peuple de la partie Sud du Cameroun.
Pour le journaliste , ”Ce n’est point une simple vue de l’esprit de proclamer que dès qu’un beti a un peu d’argent, il le dépense d’un trait dans les agapes et les beaux vêtements : histoire de se donner un contenu. Tout comme ce n’est point une anecdote que lorsque le beti gagne un marché public, et avant même que de l’avoir réalisé, il se rend en France, généralement en bonne compagnie et ne songe à rentrer que lorsqu’il s’est vidé les poches. Les railleries, en matière de mauvaise gestion, sont multiples dont les autres composantes de notre société affublent l’homme beti.” alors vue de cet angle , pour lui Jean Pierre Amougou Belinga est à feliciter.
”Ce n’est pas si souvent que l’immobilier capture l’actualité de notre quotidien. Des centaines de constructions qui sortent du déjà vu, par leur beauté ou leur originalité. En matière d’architecture exotique ou moderne, les Camerounais n’ont pas grand-chose à envier aux architectes italiens ou grecs, si l’on exclue le fait que les rues qui conduisent à ces joyaux chez nous sont jalonnées d’immondices et parsemées de crevasses.
Pendant de longs jours, les rapports se sont focalisés sur deux immeubles de Yaoundé.
Le premier, celui de la Caisse autonome, a été inauguré par le premier ministre. Il a drainé toute l’élite politique et économique de la place.
Le deuxième, baptisé “Ekang”, bien que n’étant pas encore inauguré, reste à ce jour encore, l’objet de toute la littérature médiatique.
C’est qu’il ne se cache pas cet immeuble Ekang. En plus de se dresser en véritable tour de contrôle dans un quartier naguère réputé pour ne pas abriter des gens de bonne moralité, il étale ses atours aux badauds et ses charmes aux admirateurs sidérés.
S’il défraie tant la chronique à travers moult reportages qui lui sont consacrés, c’est que l’immeuble Ekang appartient à un… beti
Dans l’imagerie populaire et l’inconscient collectif camerounais, l’homme beti est reconnu fainéant, jouisseur, noceur, alcoolique, bon vivant, épicurien devant l’Eternel, arrogant et infatué. L’histoire veut que la passion du vin (surtout quand il est rouge) et de la bonne chair (du porc principalement) l’a conduit à vendre, à vil prix, toutes les terres de ses aïeux.
Ce n’est point une simple vue de l’esprit de proclamer que dès qu’un beti a un peu d’argent, il le dépense d’un trait dans les agapes et les beaux vêtements : histoire de se donner un contenu. Tout comme ce n’est point une anecdote que lorsque le beti gagne un marché public, et avant même que de l’avoir réalisé, il se rend en France, généralement en bonne compagnie et ne songe à rentrer que lorsqu’il s’est vidé les poches. Les railleries, en matière de mauvaise gestion, sont multiples dont les autres composantes de notre société affublent l’homme beti.
C’est en cela que Jean-Pierre Amougou Belinga jure dans le paysage beti! Quel est-il donc cet homme beti qui ne rentre pas dans les codes qui définissent si bien ses congénères?
Le Pdg du groupe L’Anecdote” peut ainsi se targuer d’être un ovni dans le monde du business au Cameroun.
J’entends très souvent chez nous galvauder la dénomination de “Capitaine d’industrie “, accolée au moindre des chefs d’entreprise. Mais ici, cette identité épouse toute sa plénitude. N’en déplaise. L’homme est non seulement un magnat de la presse audiovisuelle: trois chaînes de télévision et une radio mais il est rentré avec beaucoup de bonheur dans le milieu de l’enseignement, celui de la banque et de l’assurance aussi…
On comprend que sa personnalité suscite admiration des uns et courroux (voire aigreur) de ses détracteurs. Il ne peut laisser indifférent en tout cas.
C’est que, dans la lointaine et longue marche de notre pays vers son développement, le secteur des affaires a semblé, par un accord non écrit, n’être réservé qu’à une seule communauté. Par conséquent, les autres se sont cru maudits d’avance et se sont abstenus d’aller flirter dans ce microcosme décrit comme redoutable et sans pitié. La légende veut qu’un beti qui voulait plonger dans le monde des hommes d’affaires devait au préalable “vendre” un ou plusieurs membres de sa famille.
L’atterrissage sur cette planète, avec une telle maestria, des personnages de la trempe de Amougou Belinga devrait pouvoir inciter les autres, du même giron communautaire, à rebattre les cartes dans ce secteur conomique dont on sait qu’il est incubateur d’emplois et infuseur de développement.
Puisse cette “intrusion ” inattendue mais réussie incarnée par le “Zomloa” porter les gênes d’un changement radical de logiciel chez les betis. Que ces derniers comprennent que leur réussite dans le monde impitoyable des affaires ne doit plus relever du mythe. Que leurs mentalités, vis à vis de leurs congénères qui bravent les écueils et portent haut l’étendard évoluent et qu’ils cessent de considérer la race rare des betis entreprenants comme des hommes à abattre…”.
Un discours qui dénote …oui !
Je le dirai sans coup férir. Loin de moi de saluer le dynamisme de Monsieur Jean Pierre Amougou belinga pour ces nombreuses actions menées et qui pour l’essentiel bénéficie a la jeunesse , je voudrai ici redire qu’il est important pour les journalistes et hommes de médias de se ressaisir car parfois nos discours n’ont pas toujours la résonance attendue .
Alors que le discours est appelé à la cohésion sociale et au vivre ensemble , l’ aude du journaliste à son patron et a son ethnie dénote s’apparente à du communautarisme pour bon nombre de personnes. Enflamme la toile et attise de l’animosité entre les camerounais.
Une telle aude a son patron et à sa communauté dénote des compétences professionnelles du jeune journaliste que j’apprécie bien. Car elle est pour moi perçue comme une forme d’exacerbation de la tribalité qui prend les contours d’un repli identitaire. Ici qui renvoie à une survalorisation de son appartenance tribale, avec un rejet de l’altérité, de tout ce qui est différent de l’en-groupe (entre groupe) auquel on appartient. Arguant ainsi qu’ au Cameroun , émerger c’est suivre fatalement la voie du vivre ensemble. Une sorte de voie royale de la polito-genèse fondée sur le double paradigme de l’unité et de l’intégration nationale, au travers du bilinguisme.
Il faut se souvenir de la vive altercation sur le plateau de club d’élite ,une émission de débat du dimanche presentée par mon cher jeune confrère. Jean Robert wafo du social democratique front c’était vertement pris à un député de la nation qui avait pris sur lui de vanter le mérite ” Ekang” après la présentation de l’immeuble bâtit par celui qu’on présente comme le zomlo’o des ekangs ( Patriarche ) … Ou encore de la vive polémique qu’avait accopagnée la naissance du mouvement dit 10 millions de nordistes et suscité des tensions au sein de la grande communauté dite du grand nord.
L’homme politique camerounais Celestin Njamen pensait déjà au sujet d’un tel positionnement identitaire que : ” Toute activité ou toute réflexion qui a pour fondement intellectuel l’ethnie ou la communauté doit être éradiqué sans coup férir (…) La guerre commence lorsque on passe du champ culturel au champ politique.”
Les médias et hommes des médias parfois malgré eux semblent peu comprendre le rôle important à jouer au moment où le Cameroun semble plutôt parti pour se diviser. La guerre dans le nord-ouest et le sud-ouest n’est guère la pour le leur rappeler ? Il devient important pour nous de jouer la plus belle partition. Qui est celle de donner une leçon à l’histoire noire et affreuse du Rwanda où ont péris plus de 10 millions de personnes à travers la radio milles collines à cause des discours et autres redactions très souvent mal pesées qui peuvent être mal perçues et qui peuvent conduire au piège.
Oui ! c’est bien là que nous sommes attendus …Nous journalistes d’aujourd’hui guide d’aujourd’hui et de demain , infleunceurs directes du monde qui entoure les nôtres chaque jour que nous ferons notre devoir qui n’est autre que celui d’informer , d’éduquer et de sensibiliser …
Jouons notre partition et au mieux de nos compétences professionnelles éthiques et déontologiques.