Par Sandra Embollo
Au Cameroun, un peu plus de deux semaines après l’augmentation des prix des carburants à la pompe, annoncée le 3 février, les tarifs des transports urbains et interurbains devront eux aussi augmenter, selon les syndicats. En ville, le prix du trajet en taxi passe de 300 à 350 le jour et à 400 francs Cfa la nuit. Sur les lignes interurbaines, le prix du kilomètre passe de 14 à 16 francs Cfa. Des hausses réclamées par les syndicats de transporteurs et annoncées à l’issue d’une réunion de concertation entre les ministres du Commerce, des Transports et celui du Travail.
Aucun des trois ministres présents dans la salle n’a souhaité s’exprimer après trois heures d’échanges plutôt rudes avec les associations de consommateurs et les syndicalistes. Les syndicalistes ont obtenu une augmentation des prix des transports urbains et interurbains. Deffo Sokeng, président du Syndicat national des transporteurs interurbains, annonce : « Dès maintenant, le prix du taxi en journée est de 350 francs et de nuit, c’est à 400 francs. Pour ce qui est du transport interurbain, on est arrivé pratiquement de 14 francs le kilomètre à 16 francs le kilomètre… Avec ce niveau-là, on peut déjà moins stresser sur le fait de compenser ce que nous paierons en termes de carburant. »
Bien que ces nouveaux prix ne soient pas effectifs aussitôt, plusieurs transporteurs n’ont pas attendu cette réunion pour augmenter délibérément les prix du transport.
Cette augmentation fait suite à la hausse des prix de carburant de près de 30% en 12 mois. Pour compenser cette hausse, certains syndicats avaient demandé une augmentation de 30% sur les prix des transports, d’où l’insatisfaction de Baba Njika, président du Syndicat général des transporteurs camerounais : « On a augmenté de 50 francs Cfa. Ceux qui ont pris leur route pour calculer, pour dire : pour un taximan, en t’ajoutant 50 francs, fois 4 passagers, tu as déjà 200 francs. Nous, nous calculons selon les distances et les denrées dans les transports des camions. »
L’augmentation des prix des transports a une incidence sur le quotidien des Camerounais. Pour y remédier, le gouvernement a entrepris des discussions avec le patronat pour revaloriser éventuellement le Smic qui est de 45 000 francs Cfa, soit environ 68 euros. Les syndicalistes exigent qu’il passe à 100 000 francs Cfa, soit environ 152 euros.