Avec Cyrille Rolande Bechon
Avant lui, Bertrand Ayissi de l’Oeil du Sahel avait aussi été arrêté récemment dans le cadre d’une garde administrative.
La garde à vue administrative est très utilisée au Cameroun par les autorités administratives, pourtant elle est un instrument qui viole les principes démocratiques et de l’Etat de droit.
La garde à vue administrative est une mesure, comme son nom l’indique, de privation de liberté en marge des normes établies par le Code de Procédure Pénale.
Selon cette mesure établit par la loi de 90 sur le maintien de l’ordre public, l’autorité administrative peut prendre des mesures de garde à vue d’une durée de 15 jours renouvelables (sans limitation) dans le cadre de la lutte contre le grand banditisme. Le problème avec cette disposition est qu’elle porte sur les aspects essentiels que sont les droits et libertés fondamentaux comme la loi de 2014 sur la répression du terrorisme, qui sont tous des leviers dont dispose l’autorité administrative au Cameroun pour brimer et enfreindre la liberté d’expression.
Plusieurs questions peuvent être posées dont entre autres : pourquoi une disposition sur le « banditisme » ou mieux le « grand banditisme » est appliqué à un journaliste du fait d’une de ses publications ; que vient faire le « grand banditisme » dans « le maintien de l’ordre public » ; que signifie le « grand banditisme » ?
Dans le cas du Cameroun, chacun peut avoir sa propre réponse à ces différentes questions. Mais ce qui est dangereux c’est le pouvoir sans contrôle ni limitation qui est ainsi donné à l’autorité administrative sur les droits et libertés fondamentaux du citoyen.
Après 03 jours de détention administrative de Engelbert Mfomo, quelle est la suite légale de la « procédure » du Préfet ? ou s’agit-il tout simplement comme c’est souvent cas une arme de réduire au silence, faire peur, menacer, humilier, brimer….