Par Perton Biyiha
Depuis quelques mois, le Conseil supérieur de l’Etat (Consupe) est aux trousses de 1760 agents publics en service au ministère des Finances. Ceux-ci sont accusés pour certains, d’avoir effectué au cours de la période allant de 2010 en 2021, un nombre de mission au cours d’une année, largement au-delà du seuil fixé par la règlementation en vigueur, à savoir 100 jours. Sauf que, la Direction générale du budget (Dgb), organisme chargé du contrôle, de l’audit et de l’évaluation des programmes dans le cadre du budget de l’Etat entre autres, pense que cette situation pourrait s’expliquer dans une certaine mesure. «La limitation du nombre de jours de mission ne concerne pas les structures de contrôle.
Le service public durant toute l’année ne s’arrête pas, et il devrait être en permanence contrôlé pour s’assurer de la bonne exécution des tâches ou de la bonne gestion des ressources qui sont mises à la disposition des organismes publics. Le ministère des Finances qui a donc pour vocation principale le contrôle, pourrait, dans le cadre de ses missions de contrôle, bénéficier d’une dérogation » révèle un haut cadre de la Dgb qui a requis l’anonymat.
Ce haut cadre a par ailleurs tenu à préciser que le but ici ne saurait être l’encouragement de la fraude, étant donné que l’année compte 365 jours en moyenne, et donc le nombre de missions au cours d’une année budgétaire ne saurait de façon rationnelle aller au-delà de ce chiffre.
En effet, ces fonctionnaires sont accusés pour certains, d’avoir effectué au cours d’une année budgétaire, 600 jours de mission, d’après les premiers résultats de l’enquête qui a été menée par le Consupe. Autre aspect, la gestion du logiciel Probmis ; mis en place depuis plus de 15 années dans la chaîne d’exécution budgétaire afin de s’assurer de la conformité des missions et autres facteurs liés au service public à l’initiative des agents. Pour plusieurs analystes, la chaîne de gestion dudit logiciel devrait être interrogée au premier plan si l’Etat en est arrivé à cette situation. Une thèse que ne réfute pas Samba Mbono, expert en politiques publiques.