Par Boris Ngounou
Mais une source à l’intérieur du ministère en charge de l’industrie et qui a requis l’anonymat, fait savoir que les producteurs de cette liqueur ont désormais jusqu’à fin 2022 pour retirer leurs produits sur le marché.
Vendus entre 100 et 150 francs Cfa l’unité, les whiskies en sachet, disponibles au Cameroun sous plusieurs marques, notamment Fighter, Lion d’Or, King Arthur, Tombo, et j’en passe, sont présentés comme des alcools frelatés, des tueurs silencieux. Leurs fortes concentrations en alcool, en moyenne 43 %, soit l’équivalent de sept bières, ceci ajouté à leur prix bon marché, soit environ six fois moins chère qu’une bouteille de bière, en font un produit très accessibles par les jeunes, notamment les élèves, et surtout les conducteurs de moto taxis.
Ces derniers en consomment au quotidien, au péril de leur santé et même de leur vie. Bien que des statistiques ne soient pas disponibles au niveau national, sur le nombre de décès causés par la consommation du whisky en sachet, pas une année ne passe sans qu’un drame lié à ce produit ne fasse les choux gras de la presse. En avril 2021, un homme en est mort à Douala. Et en 2017 un enseignant a rendu l’âme dans le département de la Lékié, après avoir avalé 15 sachets de whisky.
Au Cameroun, ce n’est pas la première fois que l’urgence d’interdire le whisky en sachet est mise au goût du jour. On se rappelle qu’en septembre 2014, un arrêté avait été signé conjointement par les ministres de la Santé publique, du commerce et celui de l’industrie pour arrêter la vente de ces liqueurs nocives pour la santé à partir du 12 septembre 2016. Six ans plus tard, cette mesure est visiblement restée impuissante, face à la prolifération d’un tueur silencieux.