Par Serge Aimé Bikoi
Cette bouffée d’oxygène a permis d’élever le montant des subventions sur les produits pétroliers de 120 milliards à 480 milliards de Fcfa avec, pour incidence, le maintien inchangé des prix à la pompe. Relativement aux subventions, les efforts consentis par l’État pour résorber la flambée des prix à la pompe ont coûté, depuis janvier 2022, 429 milliards de Fcfa. l’État supporte, en effet, 648 Francs sur chaque litre de super, 768,68 Francs sur le gasoil et 7500 Francs sur chaque bonbonne de gaz de 12 kg.
S’agissant du cas du blé, la facture est de 5 milliards de Fcfa tous les mois à raison de 2500 Fcfa supportés par l’État sur chaque sac de kg depuis le mois de juillet 2022. Concernant les facilités fiscalo-douanières, il y a une exonération sur la quasi-totalité des produits, à l’instar du blé, du riz, du poisson et des matériaux de construction. Il y a, en outre, l’abattement de 80% sur les coûts du fret. Sur le plan administratif, les quatre membres du gouvernement brandissent la signature, par le ministre du Commerce (Mincommerce), de deux textes exigeant l’homologation préalable des prix de 17 produits et le dépôt préalable des barèmes des prix avant toute intention de hausse des prix.
Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural(Minader), Gabriel Mbairobe, évoque, au plan agricole, la mise en œuvre du projet d’appui à la production agricole, lequel a aidé le Cameroun à obtenir, de la Banque africaine de développement (Bad), un financement de 42 milliards de Fcfa destiné à soutenir les prix des engrais à concurrence de 30%. Puis, la mise à disposition des semences de bonne qualité (riz, manioc, maïs, mil, sorgho, etc). A cette mesure, se subordonne celle relative à la lutte contre l’insécurité alimentaire supportée par la Banque africaine de développement (Bad) à hauteur de 52 milliards de Fcfa. Ses ressources sont orientées vers la reconstitution des moyens de production des zones sensibles à travers l’appui aux agriculteurs, le développement des cultures à cycle court et de grande consommation, la construction des infrastructures de conservation des aliments.
Le représentant du ministre de la Recherche scientifique et de l’innovation (Minresi), le Pr Gilbert Lamblin Taguem Fah, a, quant à lui, énoncé le renforcement de la production des semences de riz, distribuées aux agriculteurs, 5 millions de graines prégermées d’huile de palme, 100 tonnes de légumineuses, 200.000 tonnes d’alevins(tilapia, carpes, etc). Aussi y a-t-il le renforcement des capacités des populations à l’utilisation de certaines denrées alimentaires. Signalons que le ministre de la Communication (Mincom), porte-parole du gouvernement, René Emmanuel Sadi, a précisé que la persistance des effets pervers de la crise russo-ukrainienne est susceptible d’inciter l’État à prendre d’autres mesures ultérieurement.