Par Rostand TCHAMI
Les questions du chômage, du sous-emploi et du manque d’emploi, sont des problèmes majeurs qui minent la société camerounaise. Composante majoritaire de la population toute entière, les jeunes en sont malheureusement les premières victimes. À en croire Manga Biakolo, chef du bureau de l’orientation professionnelle à la délégation départementale du Minefop dans le Nyong et So’o, cette situation est due au fait que << les jeunes pour la plupart, n’ont pas de qualification professionnelle. Beaucoup ont un savoir générique c’est-à-dire ils ont beaucoup plus fait des études académiques et malheureusement ces études passent difficilement dans le domaine de l’emploi >>. C’est pour contribuer à résoudre cette problématique, que l’Ong Sos village d’enfants implémente et multiplie des programmes, des stratégies et des actions pour favoriser l’emploi des jeunes qu’elle encadre. Après 5 éditions, cette structure humanitaire a lancé la 6e édition du Salon national de renforcement de l’employabilité des jeunes le 02 août dernier à Mbalmayo.
Et a en croire la directrice nationale de cette organisation au Cameroun, l’objectif reste le même. << Le travail que nous faisons vise l’autonomisation des jeunes. Et qui dit autonomisation dit soit auto-emploi, soit emploi-salarié. Tout comme le Cameroun, Sos village d’enfants a effectivement besoin d’amener ces jeunes à renforcer leur employabilité et de les rendre compétitifs sur le marché de l’emploi. Il faut leur donner des outils nécessaires pour être parmi les meilleurs et face à des employeurs, ceux qu’on choisit >>, a indiqué Claude-Alvine Mbappe. Même si pour l’instant, le bilan des éditions précédentes est, selon elle, positif, elle met néanmoins beaucoup d’espoir dans l’édition en cours pour une meilleure amélioration. << D’après la cartographie professionnelle des jeunes, nous en avons beaucoup qui sont autoemployés, qui ont des fermes avicoles, qui ont des entreprises, qui travaillent pour l’État du Cameroun. Le bilan est positif mais on peut mieux faire. On ne va pas s’arrêter là parce qu’ils sont enfants ; et au fur et à mesure qu’ils grandissent, il faut les insérer. Nous nous attendons à ce que les jeunes adhèrent vraiment à cette édition et qu’ils profitent de toutes les opportunités qui leur seront offertes >>, a-t-elle souhaité.
Activités agricoles
Parlant d’opportunités, la circonstance a également permis aux anciens pensionnaires de ce foyer d’enfants, à venir partager leur expérience et surtout des bénéfices qu’ils ont pu tirer des précédentes éditions. C’est le cas de Jean Baptiste Tchanga.
“J’ai déjà eu à participer à au moins deux salons. Et ce que j’ai appris, ce sont des compétences de base dans divers domaines, notamment sur le plan numérique et agro-pastorale. J’avais particulièrement apprécié les compétences de base sur le numérique parce que c’est ça qui m’a permis d’avoir mon premier job. Donc j’aimerais que ce salon puisse renforcer les capacités des jeunes et les faire comprendre que la seule voie pour pouvoir réussir c’est l’entrepreneuriat”, a-t-il témoigné.
Pendant 11 jours, la centaine d’enfants qui prennent part à la 6e édition du Salon national de renforcement de l’employabilité des jeunes, vont donc, selon un programme bien élaboré, recevoir diverses formations. Notamment aux métiers artisanaux, à la poursuite de leur initiation aux activités agricoles à travers la mise sur pied des potagers familiaux, à la culture du champignon et au renforcement de l’exploitation agricole existante ; au renforcement de la culture entrepreneuriale via la mise sur pied de 8 Activités génératrices de revenus (Agr).