Par Mon’Esse
L’ancien ministre d’État camerounais en charge de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd), Marafa Hamidou Yaya, a dénoncé «une campagne de désinformation» menée via la presse, la télévision et les réseaux sociaux, affirmant que l’opération chirurgicale urgente dont il a besoin pour éviter une cécité totale pourrait être réalisée dans son pays.
Dans un communiqué reçu jeudi par la rédaction, il précise que les spécialistes camerounais, mais aussi des experts étrangers, ont établi qu’il souffrait d’un glaucome bilatéral extrêmement sévère, qu’il a déjà perdu totalement la vision de son œil droit et qu’il a très peu de vision restante dans son œil gauche.
«De plus, je souffre d’une pression intraoculaire extrêmement élevée malgré un traitement médical maximal, explique-t-il. Sans intervention immédiate, je perdrai totalement la vue et pourrais nécessiter l’ablation de mes globes oculaires pour soulager des céphalées violentes et permanentes.»
Afin d’éviter une cécité irréversible des deux yeux, les praticiens ont recommandé une chirurgie mini-invasive du glaucome, une intervention aujourd’hui non-disponible localement.
Ces informations, rappelle l’ex-Minatd, ont été reprises dans les courriers adressés au président de la République en octobre 2021, en janvier 2022, puis en mai et juillet 2023.
Réitérant sa «grande confiance» en les spécialistes de son pays, Marafa Hamidou Yaya indique qu’affirmer, ainsi que veut le faire croire une campagne de dénigrement, vise à masquer un acte de torture tel que défini par la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants des Nations Unies.
«Les autorités politiques et médicales ne m’ont jamais proposé d’alternative à une opération à l’étranger, et je n’ai jamais eu à rejeter l’intervention d’une équipe de médecins turcs»,
affirme-t-il, condamnant au passage le refus du droit de visite aux personnes qui lui sont les plus chères.
Arrêté en mi-avril 2012, cet ex-secrétaire général de la présidence de la République a été, en septembre suivant, condamné par le Tribunal criminel spécial (Tcs) à 25 ans de prison ferme pour coaction de détournement de 31 millions de dollars (24 milliards de francs Cfa), destinés à l’acquisition d’un aéronef neuf pour les déplacements du chef de l’État. Cette peine a été réduite à 20 ans par la Cour suprême.
«Au regard des faits et des preuves présentées, le groupe de travail est convaincu que l’arrestation, la détention et la condamnation de M. Yaya ne se justifiaient pas et que son droit à un procès équitable a été sérieusement nié durant la procédure pénale à laquelle il a fait face»,
concluait, en fin juin 2016, le groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire.