Par Rostand TCHAMI
Ils sont au total 50 éditeurs dont les manuels scolaires ont été frauduleusement introduit dans la liste des manuels des établissements scolaires. Il s’agit de : A group of teachers, Ace production, Acipec, Aes pro, Alfa education, Amin, Ascam, Asonga prod, Atemec, Best edition, Brainstorm publishers, Cep, Dav, Dikongue Madeleine, Dynamic researchers, Elvisco publication, Etanovi, Gabisco, Grace Paul, Grassroot, It pro solutions, J.P Nzali nouvelle édition, Landmark, Legend, les Modèles, Magnolian, Maranatha, Medup, Metroplitan, Model education press, Mofor publishers, Nabico,Nassar, New solutions, Ngasu, Nmi education, Orfe print, Oxford, Peacock series, Pepcam, Pressbook, Quality print, R. Ginestie et J. Meyer, Redemption, Ren atopie, Rev Edition, the Crown series, Triple N, Victory et Whep. Face à cette situation, le Conseil national d’agrément des manuels scolaires et des matériels didactiques (Cnamsmd) n’est pas resté les mains mortes. À l’occasion d’une conférence de presse organisée à Yaoundé hier, 21 septembre 2022, le président, Jean Paul Komon et le secrétaire permanent, Pr Marcelin Vounda Etoa, ont dénoncé cette pratique pernicieuse.
Un commerce qui, en fait, est à la fois illicite et dangereux. << Il est illicite parce que la vente du livre est interdite à l’école ; il est dangereux parce qu’il expose l’école à une dérive de la circulation dans les manuels non agréés, des contenus idéologiquement suspects et scientifiquement non avérés. Lorsque nous évaluons les livres, on s’assure que les contenus des livres qui sont agréés sont conformes aux valeurs de civilisation et à la vision de construction de ce pays. Mais lorsque des livres se mettent à circuler sans que personne ne puisse garantir leurs contenus, des livres dont les auteurs sont très souvent les éditeurs, il y a un risque sur lequel nous voulons attirer l’attention de l’opinion >>, a indiqué Marcelin Vounda Etoa.
Selon lui, les établissements scolaires obligent les parents à acheter des livres qui ne sont pas sur la liste officielle. Car dit-il, << sur le dos des parents, les chefs d’établissement qui ont pourtant les listes officielles, s’entendent avec les éditeurs qui parfois, sont des recalés à l’occasion des sessions >>. Puisque, ajoute-t-il, << ce qui circule dans les manuels scolaires peut être dangereux et nocif avec des messages extrémistes, déviants ou des savoirs qui ne sont pas exactes >>.
Autorités compétentes
Même si dans son cahier de charge, le Cnamsmd ne peut malheureusement pas passer à une phase répressive, les dirigeants ont tout de même décidé de toucher les autorités compétentes pour que ces dernières y mettent définitivement un terme. << Nous faisons depuis trois ans une communication en direction des acteurs qui peuvent, qui doivent et qui devraient sévir contre ces contrefacteurs.
Nous avons écrit à la Conac qui a fait des descentes sur le terrain, qui a du constater ce que nous dénonçons et nous avons également fait des notes d’information aux ministres en charge de l’éducation et nous pensons que si ces derniers qui sont l’autorité qui donne l’agrément, lequel agrément permet à ces écoles de fonctionner sous un certain nombre d’engagement, nous pensons qu’on ne peut pas imaginer qu’ils laissent des gens défier ainsi leur autorité sans réagir >>, a révélé Marcelin Vounda Etoa. Mais en attendant, les livres continuent de circuler et ce sont, comme toujours, les élèves qui vont, à l’avenir, payer le plus lourd tribut.
