Par Serge Aimé BIKOI
Le leader national du Mrc (Mouvement pour la renaissance du Cameroun) commence par étayer les manipulations grossières du fichier électoral, en s’appuyant sur les récents chiffres rendus publics par Elecam. En effet, pour la campagne d’inscription de 2024, le croisement des données officielles d’Elecam de 2024, avec le nombre d’inscrits de la diaspora tiré du fichier électoral qui avait servi à l’organisation du scrutin présidentiel du 7 octobre 2018, met à nu les pratiques frauduleuses de l’organe en charge de la gestion, du contrôle et de la supervision du processus électoral. À titre illustratif, indique l’homme politique, “selon le fichier électoral consolidé avec lequel le scrutin présidentiel du 7 octobre 2018 a été organisé, Elecam déclarait avoir 19.301 électeurs inscrits dans la diaspora. Seulement, en janvier 2024, soit cinq campagnes d’inscription sur les listes électorales plus tard, Elecam a annoncé 18.937 électeurs inscrits dans la diaspora”.
Autrement dit, explique M. Kamto, selon le directeur général des élections, le nombre d’inscrits dans la diaspora, au lieu de croître, a plutôt diminué de 364 électeurs après 5 ans. L’on aurait pu imaginer, ajoute-t-il, qu’il y a eu une cascade de décès au sein de la diaspora camerounaise ou un retour massif des Camerounais au pays au cours de la période considérée. Mais aucune donnée statistique ne va dans ce sens.
“En tout état de cause, développe le principal opposant au régime de Yaoundé, la disparition de 364 électeurs de la diaspora, en cinq ans, est simplement impossible, car même par la pirouette magique du “toilettage”, il aurait fallu qu’il y ait eu, au préalable, ouverture des inscriptions dans la diaspora au cours de cette période pour offrir l’opportunité d’une refonte”. Or, contrarie l’homme politique, depuis la clôture des inscriptions du 31 août 2018, il n’y a plus d’inscription en diaspora avant la très brève et laborieuse campagne d’inscription de 2024.
Le président national du Mrc estime donc que ce flagrant délit de manipulation du fichier électoral dénoncé ravive le souvenir du douloureux épisode des faux procès-verbaux du scrutin présidentiel du 7 octobre 2018 et celui rocambolesque de la victoire du candidat du Rdpc audit scrutin avec un suffrage dit valablement exprimé de 100,48%. Pour M. Kamto, “Elecam est, une fois de plus, pris la main dans le sac”. Raison pour laquelle il exige à l’ensemble des citoyens camerounais de garder une vigilance absolue, car face à l’enthousiasme suscité par les inscriptions massives sur les listes électorales, le Dg des élections a fait du toilettage un outil avec lequel il peut anéantir tous ces efforts d’inscription. “Il déclarait, à cet égard, à la fin du 1er trimestre de cette année, que l’on peut avoir 200.000 inscrits et qu’après toilettage, il n’en reste plus que 50.000”.
Maurice Kamto recommande donc à quiconque de rester en alerte, car selon cette doctrine diabolique, les quelques 8 millions 116 milles 960 électeurs inscrits avant toilettage annoncés par Erick Essusse en fin août 2024 pourraient fondre après toilettage et repasser sous la barre des huit millions par la volonté cynique des responsables d’Elecam, dont l’objectif est, conclut M. Kamto, de bloquer le corps électoral camerounais dans la fourchette allant de 7 à 8 millions. Alors, Vigilance ! Vigilance ! Vigilance! Clame à trois reprises le président national du Mrc !