Entretien avec Guy Ndinga
Comment appréciez-vous cette édition de la Course de l’Espoir ?
Avec les 13 pays étrangers qu’il y avait au départ et vu le temps que nous avons mis ici à Buea pour le training camp qui a servi à préparer nos enfants, le technicien que je suis ne peut qu’être satisfait de ce qu’ils ont fait. Ils ont remporté les 6 premières places des deux principales épreuves. Nous remarquons que la vieille garde est en train de « décrocher ». Godlove Gabsibuin qui l’a emporté plusieurs fois ne termine que quatrième. Ce qui n’a jamais été son palmarès. Mais il faut lui tirer le chapeau parce que tous ces enfants qui arrivent derrière lui sont formés par lui. Il est en train de laisser la place aux jeunes. Ces jeunes, bien que le premier vainqueur de l’Ascension du Mont Cameroun ait déclaré qu’aucun homme ne pourra remporter l’épreuve trois fois d’affilée, vont démontrer le contraire.
La délégation kenyane était plutôt forte…
C’est le montant des primes mises en jeu qui attire tout ce monde. 10 millions pour les vainqueurs constituent une somme qui ne court pas les rues. Si en 4 heures 30 vous pouvez avoir 10 millions, vous faites le nécessaire pour participer. Ils étaient 14, mais étaient handicapés par la non maitrise du biotope dans lequel ils ont évolué puisqu’ils n’y étaient pas habitués. Nous avons fait un mémoire avec un étudiant qui expliquait pourquoi les athlètes de la région du Sud-Ouest qui ont la montagne avec eux et par devers eux ne gagnent pas. Pourtant, la logique voudrait qu’eux qui côtoient cette montagne en permanence qu’ils puissent se l’approprier afin de pouvoir travailler.
Quel est le secret de ces athlètes du Nord-Ouest ?
Nous avons passé près d’un mois à Oku, à Bamenda. Tous ces enfants qui gagnent sont issus de la même famille, de la même lignée. Ils ont une manière spéciale de travailler. Ils n’ont pas de téléphone là-bas. Ce sont de très grands fermiers. Leur hygiène de vie est superbe. Par contre, nos amis qui sont ici à Buea ont déjà épousé pour certains l’environnement du littoral. Ils s’y sont plu. La Fédération camerounaise d’athlétisme va créer dès cette année à Oku un centre d’entrainement qui servira à préparer ceux qui vont participer aux semi-marathons un oeu partout sur le continent.