Éditorial de Serge Cyrille Atonfack Guemo du Mindef
Par Léopold DASSI NDJIDJOU
Selon ces observateurs, les trafics en tout genre, notamment d’armes et de stupéfiants, le grand banditisme et la grande criminalité, le délitement de la morale entre autres germes de l’instabilité, ne seraient que les conséquences de l’impéritie des responsables publics. Un constat partiellement fondé, il est vrai, mais aussi foncièrement partiel. Car, si les inégalités sociales, sources de nombreuses frustrations, sont au demeurant recensées et endossées par les pouvoirs publics qui s’attèlent à leur résorption, l’on devrait, par souci d’équité et d’efficacité, s’interroger sur l’activisme de groupes d’influence aux buts les plus insolites.
Tout autant, l’on devrait scruter les modes d’action de certains expansionnismes culturels, politiques, économiques, médiatiques, sportifs et humanitaires, tous coercitifs, inquisitoires et ségrégationnistes, tous campés derrière l’étendard d’un libéralisme déconscientisé et finalement hégémonique. Il est de notoriété publique aujourd’hui, que les pas encore lointains des violents mouvements de foule aux couleurs idylliques ayant secoué bien des pays, n’étaient en rien des révolutions populaires spontanées, telles qu’elles auront été dépeintes par une certaine dictature idéologique et médiatique à opinion unique.
Ces agitations dites printanières, et dont des personnes ignorantes de l’origine et la finalité avaient souhaité l’irruption dans notre pays, relevaient d’un vaste programme de remodelage de la configuration géopolitique de la planète. Depuis, la tempête insurrectionnelle télépilotée se sera quelque peu apaisée, sans que les pays sur lesquels elle aura soufflé n’aient enregistré une quelconque amélioration ni au plan économique, ni au plan sécuritaire.
Les faits sont là, qui sautent aux yeux de ceux qui ont le courage de voir ce qu’ils voient. Ils sont les plus nombreux, quoique silencieux. Ils ont conscience que l’entreprise d’érosion des fondements sociétaux de notre cohésion sociale se poursuit avec acharnement et virulence, bien que de manière moins tonitruante. Il en est ainsi du patriarcat de nos sociétés séculaires, un régime stigmatisé chaque fois qu’il est question de normaliser une pratique marginale, très souvent amorale. Cas de la sexualité entre personnes du même sexe. Cas aussi du droit allégué des femmes de disposer librement de leur corps. Un droit qui n’a de finalité que la suppression de la vie à l’envi. L’une et l’autre pratique étant une négation de notre ambition de perpétuation de notre espèce, elles sont contraires à nos us, coutumes et croyances.
Pourtant, par des discours pernicieux, l’on voudrait nous les imposer, comme autant de valeurs universelles. Le domaine de la sécurité lui non plus n’échappe à cette campagne de distorsion de nos perceptions. Un vol à la tire est-il commis dans nos cités, qu’il est de suite élevé au statut de situation endémique contre laquelle les pouvoirs publics seraient impuissants. Un diagnostic facile à poser pour le non averti, mais un verdict loin d’être innocent, surtout de la part de ceux qui peinent à donner écho aux dizaines de crimes commis au quotidien dans leurs pays dont les services sont plus nantis que les nôtres. Plus que jamais donc, notre façon d’être, notre façon d’appréhender les situations, notre liberté de détermination sont la cible de tentatives d’intrusions et d’agressions permanentes, toutes visant d’abord à nous faire douter de notre ancestralité pour nous dénaturer, ensuite à nous opposer les uns aux autres pour nous affaiblir, enfin de nouveau nous assujettir. L’antidote à ce poison culturel et intellectuel est l’authenticité, le patriotisme et l’instruction. Nous voilà prévenus.
Extrait d’H&F du 20 avril 2024 par Léopold DASSI NDJIDJOU