Par Serge Aimé Bikoi
Tobie Ndi était officier d’État civil d’Ossoe Bemva’a. Chargé d’études à la cellule de la communication du Bureau national de l’État civil(Bunec). Ce militant du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) était un diplômé en Relations publiques de l’Ecole supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication (Esstic).
* Tobie Ndi ne challengera plus intellectuelle et morale pour diriger le Rdpc”, Biya à la présidence nationale du Rdpc.
La côte de popularité de Tobie Ndi s’est accrue, il y a 11 ans, lorsqu’il avait décidé de postuler au 3ème congrès ordinaire comme candidat à la présidence nationale du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). En effet, le 12 septembre 2011, le militant de la section Rdpc du Nyong et So’o avait déposé sa candidature auprès du secrétariat général du comité central du parti au pouvoir. Pour T. Ndi, il était temps que Paul Biya cède le plancher à une figure politique plus disponible. “Le président de la République, Paul Biya, qui est, en même temps, président national du Rdpc, a des lourdes charges à la tête de l’État. Je suis convaincu que ces lourdes charges ne lui ont pas donné de répit pour qu’il puisse se consacrer davantage au parti. Par conséquent, il est donc temps que le parti soit dirigé par ceux qui sont plus disponibles, ceux qui sont à même d’apporter une analyse politique au fonctionnement du gouvernement parce que l’essentiel, c’est que le gouvernement puisse exécuter convenablement le programme de société qui lie le Rdpc et les populations”, clamait alors le 2ème challenger de Paul Biya après Bonaventure Saint Eloi Bidoung, conseiller municipal à la commune d’arrondissement de Yaoundé VIème, qui l’avait fait par le passé.
De plus, le conseiller municipal à la commune de Ngomedzap avait, dans l’énoncé des motifs de la présentation de sa candidature, soutenu que le parti avait besoin d’un président responsable. Celui qui se faisait appeler “président” dans l’espace public était convaincu de la justesse des fondements démocratiques du parti politique auquel il appartenait et “la libre expression du suffrage pour le vote du nouveau président national viendrait, estimait-il, couronner, par le sommet, l’option de la démocratie. La décision de la présentation de sa candidature à la présidence nationale du Rdpc avait suscité, à l’époque, la raillerie de deux membres titulaires du comité central, en l’occurrence René Emmanuel Sadi, alors Secrétaire général de cet organe central du parti, et Jacques Fame Ndongo, secrétaire national à la communication. T. Ndi n’avait pas hésité à réagir à la charge et avait, de surcroît par médias interposés, répondu à ces deux éminents cadres du parti du flambeau ardent.
“Nous sommes, tous, militants du parti. Il n’y a pas de super militants, il n’y a pas de moins militants, chacun apporte sa contribution pour la réussite du parti. Je crois en ma candidature, j’ai des capacités avec modestie et avec humilité pour diriger le Rdpc. J’ai toutes les qualités politique,
intellectuelle et morale pour diriger le Rdpc”, avait expliqué le challenger de P. Biya.
Mais au finish, la candidature de T. Ndi n’avait pas été validée le 18 septembre 2011. Seule la candidature de René Ze Nguele, ancien ministre de la Communication (Mincom), aujourd’hui sénateur Rdpc de l’Est, avait été accréditée lors des assises de ce 3ème congrès ordinaire du parti. T. Ndi avait même été interdit formellement d’approcher la salle des travaux. Ayant accepté l’invalidation de sa candidature, l’élu local avait décidé, in fine, d’occuper, à nouveau, son statut de militant.
“A partir de maintenant, je ne suis plus challenger, je reprends ma place de militant. Je vais accompagner le président Biya. Mon objectif premier, c’est une victoire éclatante à l’élection présidentielle du 9 octobre 2011”
avait révélé le challenger reconverti.
* Tobie Ndi: l’élu local frondeur
T. Ndi est parmi les conseillers municipaux de la commune de Ngomedzap ayant décidé, ces derniers mois, de décrier la piètre gestion de la mairie par Bleue Régine Tsoungui Obama. En effet, le 14 septembre 2022, cet élu local avait, de par sa stature de rapporteur des travaux de la commission ad hoc interne de vérification des pièces comptables de la mairie de Ngomedzap, rendu public un document à charge contre Mme le maire, B.R. Tsoungui Obama, qui était au banc des accusés. Cette dernière était en désaccord avec certains des conseillers municipaux qui avaient, tous azimuts, dénoncé ses méthodes de gouvernance locale et de fonctionnement. La situation des comptes administratifs et de gestion de l’exercice 2021 était la pomme de discorde entre ces élus locaux et le chef de l’exécutif communal. Selon les faits allégués alors par le rapporteur des travaux, T. Ndi, “le 24 mai 2022, lorsque le conseil municipal, siégeant à la session d’examen desdits comptes, a rejeté le bilan produit au motif d’irrégularités de gestion constatées en application de l’article 470 de la loi portant Code général des Collectivités territoriales décentralisées(Ctd). C’est suite à ce rejet qu’une commission ad hoc interne de vérification des pièces comptables a été mise en place et a produit également un rapport à charge contre Mme le maire”, indique T. Ndi, rapporteur de cette commission, qui était intervenu, le 16 septembre 2022, sur les antennes de la Radio tiemeni siantou(Rts) à l’émission “4s”, présentée par Eric Boniface Tchouakeu de 10 à 11h et 52mn du lundi au vendredi. Excepté le mercredi. Entre autres irrégularités que l’élu local avait alors relevées ce jour-là le fait que les commissaires aux comptes constatent “la modification du budget 2021 par Mme le Maire, qui n’a pas respecté la procédure légale en vigueur, l’émission des recettes et l’engagement des dépenses non-prévues”, éléments informatifs contenus dans le rapport de cette commission ad hoc interne de vérification des comptes de la mairie de Ngomedzap qu’il avait fait parvenir aux médias.
Le dernier post que T. Ndi a commis sur sa page Facebook date de la journée du 23 décembre 2022. L’homme politique écrit : “Dieu nous aime, nous(son épouse et lui en photo) vous aimons. Bon week-end ! Joyeuse fête de la nativité ! Ce quinquagénaire ne célébrera donc pas la fête de Noël ce dimanche, 25 décembre 2022. Le Rdpc vient donc de perdre un militant incisif, rigoureux, frondeur, ferme et attaché à ses convictions personnelles et politiques. C’était aussi un client régulier des mass médias et, singulièrement, des débats audiovisuels comme Charles Sylvestre Ateba Eyene, Pius Otou et Simon Meyanga, tous les trois militants convaincus du parti au pouvoir qu’il vient de rejoindre dans les cieux.