Par Éric Boniface Tchouakeu
Ce dernier a renversé le Président démocratiquement élu en mars 2021, Mohamed Bazoum, considéré par certains comme très proche de la France et incapable selon les putschistes d’apporter une solution efficace à la situation sécuritaire du pays qui ne cesse de se dégrader.
Au cours du grand rassemblement à Niamey le 30 juillet, des manifestants ont brandi des drapeaux Nigériens et Russes et s’en sont pris à l’ambassade de France, ancienne puissance colonisatrice ,accusée de piller notamment le sous-sol de ce pays riche notamment en uranium, mais qui demeure l’un des plus pauvres de la planète.
Quelques jours plus tôt, à l’issue du deuxième sommet Russie –Afrique organisé à Saint-Petersbourg les 27 et 28 juillet 2023 en présence d’une vingtaine de Chefs d’Etat africains et du Maître du Kremlin, Vladimir Poutine, les participants ont aux termes de la déclaration finale, exigé « la réparation pour les dommages causés par la politique coloniale et œuvrer au retour des objets du patrimoine culturel africain» entre autres.
On sait également que durant ce forum, le Président Russe a insisté sur la nécessité de combattre le néocolonialisme en Afrique.
Son pays, le plus vaste du monde dont la superficie est presque égale à la moitié du territoire du continent africain, n’a jamais colonisé un pays en Afrique et a même apporté de l’aide à certains durant leur lutte d’émancipation.
Le discours de la Russie sur le néocolonialisme est apprécié par les « néo panafricanistes » qui n’hésitent plus pour certains parmi eux à voir en elle, la puissance en mesure d’aider à la libération essentiellement les pays d’Afrique noire francophones, de la nouvelle forme d’asservissement des peuples vivant dans ces territoires entretenue par la politique de la « françafrique’» mise sur pied juste après les indépendances.
Le Mali, la République Centrafricaine et le Burkina Faso, trois anciennes colonies françaises d’Afrique ont déjà choisi comme parrain à l’international la Russie au détriment de l’ancienne Métropole.
Mais il faut rester vigilant dans la coopération avec les Russes en faisant en sorte qu’elle soit fondamentalement différente dans l’intérêt des pays africains, de celle que propose ou ont proposé jusqu’ici les autres. Car si au bout du compte, les Etats ayant intensifié leur coopération avec la Russie demeurent pauvres et sous-développés avec des populations qui survivent dans l’extrême misère, on ne sera pas sorti de l’auberge.
Par ailleurs, le modèle occidentale de gestion de l’Etat et surtout de dévolution du pouvoir qui repose sur la démocratie et le respect des droits de l’homme, qu’on ne retrouve pas vraiment en Russie semble être de nos jours, le moins mauvais s’agissant de la gestion de la cité.
Il ne faut donc pas pour ceux qui
soutiennent ou qui se rapprochent de la Russie, puiser chez elle à la fois ses qualités et ses défauts.
Il faut plus tôt faire la synthèse ou combiner les expériences multiples des uns et des autres pour forger son propre chemin.