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Cameroun > Nomination des imams dans les Mosquées: L’Udc dénonce l’intrusion et l’instrumentalisation politique d’Atanga Nji

La correspondance du ministre de l’Administration territoriale (Minat) adressée au gouverneur de la région du Nord le 23 mars de cette année au sujet de la désignation des imans dans les Mosquées est jugée anticonstitutionnelle et inappropriée.

Par panorama papers
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Par Léopold DASSI NDJIDJOU

L’Union démocratique du Cameroun (Udc), a la coupe qui déborde des errements du ministre de tutelle des cultes religieux au Cameroun. La goutte de trop est tombée le mois dernier et a sorti l’Udc de ses gongs avec une lettre au vitriol signée par sa présidente nationale ce 21 avril 2023.

« L’Udc appelle la Communauté musulmane de demeurer vigilante, rattachée fondamentalement aux règles d’organisation et de fonctionnement prescrites par le Saint Coran et les Hadiths, et d’ignorer purement et simplement les « thèses » du ministre de l’Administration territoriale dans sa correspondance du 23 mars 2023 », écrit Patricia Tomaïno Ndam Njoya tout en souhaitant un joyeux Aid El Fitr à la communauté des fidèles qui finit avec le mois du Ramadan.

« …Au Cameroun, le Lamido est l’autorité spirituelle des Mosquées selon le Saint Coran …Il reste constant que seul le Lamido a la compétence de désigner les imams pour diriger les prières dans toutes les Mosquées de son ressort… …En tout état de cause un imam récalcitrant peut être remplacé ou démis par le Lamido. Cette instruction est valable pour les Mosquées de la ville de Garoua et celles des autres région », rapporte in extenso la présidente nationale de l’Udc, les propos de Paul Atanga Nji, pour mieux élucider ce qu’elle appelle «les affirmations constitutionnellement et religieusement infondées », « des supputations que le ministre de l’Administration territoriale a appelées « Instructions », somme toute, préjudiciables à la paix et la cohésion sociale ».

Elle poursuit en précisant que l’Udc tient à relever le caractère erroné voire outrageux des affirmations faites par le ministre de l’Administration territoriale s’agissant de la désignation des imams dans les Mosquées au Cameroun. Toujours dans cette logique elle ajoute que son parti fait savoir à l’opinion publique nationale et internationale que les instructions données conséquemment à ces affirmations sont nulles et de nul effet.

« Ces allégations sont et nous le soutenons, à la fois anticonstitutionnelles et contraires aux règles de fonctionnement dans la pratique et la culture de la religion musulmane qui se veut à la base, une religion d’affirmation de la liberté et de l’égalité ».

assène-t-elle.

La patronne de l’Udc va plus loin en indiquant qu’aucune loi ni aucun règlement connu au Cameroun, n’organise le processus de désignation des imams dans les Mosquées, car il s’agit là d’un domaine strictement et purement religieux, alors que la Constitution du Cameroun, en son article premier, alinéa 2 dispose que « La République du Cameroun est un État unitaire décentralisé. Elle est une et indivisible, laïque, démocratique et sociale ».Elle constate par ailleurs, qu’en voulant s’ingérer dans l’organisation et le fonctionnement des Mosquées, « le ministre de l’Administration territoriale viole le principe de la laïcité de l’État prescrite par la Constitution, tout comme il le fait déjà depuis des années à travers la Commission nationale du Hadj qu’il préside ès qualité et s’impose en gestionnaire exclusif du Pèlerinage musulman qui est le 5ème et dernier pilier de l’Islam, une activité purement religieuse dont le principe et les modalités de réalisation sont bien prévus de manière universelle par cette religion et connus par tous les fidèles musulmans ».

Instrumentalisation politique

L’Udc s’étonne davantage de l’empressement du Minat à donner l’onction aux Lamibé pour la désignation des imams dans les Mosquées. Elle se demande pourquoi par exemple au moment où Eglise évangélique du Cameroun traversait un moment de crise, le même Atanga Nji s’est bien gardé de s’y impliquer. Toujours dans ce sens, elle veut savoir pourquoi le gouvernement ne joue aucun rôle dans l’organisation et la gestion du Pèlerinage que des compatriotes chrétiens effectuent chaque année à Jérusalem et/ou au Vatican. « En proclamant la compétence exclusive des Lamibé pour la désignation des Imams, mentionnant le Saint Coran comme référence, le ministre de l’Administration territoriale n’a ni cité les références coraniques en la matière, ni dit comment cette désignation se ferait dans les territoires où les autorités traditionnelles sont non musulmanes », déplore-t-elle avant de dénoncer toute instrumentalisation à outrance par le gouvernement, de quelque religion qu’elle soit ; encore moins de la religion musulmane, ou de bien d’autres institutions à caractère religieux, « pour des objectifs politiques voire électoralistes à peine voilés, en faveur du maintien d’un pouvoir dont la survie n’a plus rien à prouver ».

La Constitution du Cameroun, souligne-t-elle par ailleurs, est en harmonie avec le Saint Coran qui distingue le spirituel du temporel. Affirmer que le Lamido ou le Mfon, chef traditionnel régi par le décret de 1977, et auxiliaire de l’Administration « a autorité sur les Mosquées est faux ».

« L’Udc attire l’attention des dignitaires musulmans qui cautionnent ces forfaitures du gouvernement contre la religion islamique dans notre pays, sur les conséquences néfastes d’un tel comportement dans leur vie mondaine et dans l’au-delà et les appelle à se désolidariser des velléités d’instrumentalisation de l’Islam par le gouvernement à des fins non avouées ».

explicite Patricia Tomaïno Ndam Njoya.

En outre, elle appelle le pouvoir de se garder d’amener le religieux en politique. Cela serait sans conteste bien dommageable comme l’exposent les exemples malheureux à travers le monde. Pour parer à cette éventualité, elle appelle à une réforme de la chefferie traditionnelle face aux mutations socio culturelles et politiques. « Cette mise au point s’impose. L’Éthique Udc oblige », soupire-t-elle en guise de conclusion.

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