Par Léopold DASSI NDJIDJOU de retour de Koutaba
Cette volonté collective de réduire à sa plus simple expression les accidents de la circulation routière et surtout de garder une mémoire vive des disparus des accidents du 27 décembre 2020 à Ndikinimeki et du 6 février 2021 à Fossang, s’inscrivent en droite ligne dans le cadre de la Journée mondiale du souvenir des victimes des accidents de la route, commémorée le 20 novembre de chaque année.
Les deux véhicules accidentés sont partis de Koutaba avec au bout du compte, une soixantaine de victimes sur le carreau. Les noms des victimes sont sculptés dans le bois et marqués d’une étoile en argent.
« Quand nous lèverons les yeux vers le ciel, en regardant les étoiles, pensons à chacun d’eux »
a soufflé Patricia Tomaïno Ndam Njoya en dévoilant le mémorial.
Les noms ont été lus, charriant au sein du l’assistance une vague d’émotion. L’autre moment fort de cette cérémonie est venu du témoignage d’un survivant de l’accident de Ndikinimeki, Mfonké Issofa. « Nous sommes partis de Koutaba au nombre de 66 passagers dans la voiture. Nous allions à Yaoundé. A Ndikinimeki, une voiture qui venait dans le sens inverse nous a percutés et nous sommes tombés dans le ravin ! ». Au finish, 61 morts qu’on découvrira au petit matin, l’accident ayant eu lieu à 2 heures 30 de la nuit. « Plus jamais ça ! », perçoit-on dans le timbre de sa voix, tout comme les membres des familles des victimes, toujours brisés par la perte des leurs. « Plus jamais ça ! », résume aussi à suffisance l’état d’esprit qui anime le Syndicat des communes à la manette. Pour preuve, un responsable de la sécurité routière dans le département, va égrener un chapelet des causes de l’accident de la route tout en précisant que la sécurité routière est l’affaire de tous. La vitesse, la fatigue, l’alcool et la drogue, la surcharge, téléphoner pendant la conduite, le non-respect du Code Rousseau, sont les principales causes des accidents de la route.
A côté de ceci, la présidente du syndicat des communes du Noun y a ajouté l’état des routes. Bien plus, elle a rappelé aux députés de l’Udc présents à la cérémonie, d’attirer l’attention du gouvernement sur la nécessité d’ouvrir l’aéroport de Koutaba, pour que la route ne soit pas le seul moyen de transport. Ce mémorial fait de pierres noires et de béton, se dresse fièrement à l’esplanade de la mairie de Koutaba et rappelle aux usagers la nécessité d’être préventif pour éviter les hécatombes sur les routes. « La route ne tue mes frères, mais c’est nous qui tuons avec nos nombreuses maladresses », du chanteur camerounais Black Roger’s avait ici toute sa sémantique.
En outre, avec la décentralisation en cours, le Syndicat a reconnu que chaque maire doit en attendant, s’impliquer davantage dans la prévention des accidents de la route. C’est un engagement formel auquel la présidente nationale de l’Udc a appelé les élus de son parti. De ce fait, il faut travailler en étroite collaboration avec les agences de voyage pour minimiser au besoin les risques d’accident sur les routes. Patricia Tomaïno Ndam Njoya a révélé par ailleurs que cette cérémonie se situe dans le cadre d’une série de célébrations que le Syndicat des communes du Noun organise avec toutes les élites qui sont parties prenantes dans le calendrier de célébration de fin et de début d’année. « Nous sommes heureux après plusieurs autres manifestations qui ont commencé le 31 octobre avec le Prix d’excellence Dr Adamou Ndam Njoya. Le 3 novembre, il y a eu une journée de devoir de mémoire. Pour la réconciliation nationale, nous avons œuvré pour les héros nationalistes qui « se sont battus » pour l’indépendance du Cameroun. Nous avons rendu hommage à Félix-Roland Moumié. Il fut assassiné par empoisonnement un 3 novembre 1960.
La commune de Foumban, à travers une délibération a décidé de mettre sur pied une place, qui sera appelée « la Place Félix-Roland Moumié ». Le 19 novembre, il y avait la marche sportive et le marathon autour du Nsom, une activité culturelle qui au cours de chaque année draine plus de 600 sportifs qui vont vers le Nsom », a-t-elle résumé avant d’ajouter qu’il y a eu également les concours sur l’art du cru sur la gastronomie et la musique. Les autorités administratives, militaires, traditionnelles et religieuses étaient de la partie.