Par Léopold DASSI NDJIDJOU
Joshua Osih, le remplaçant de Ni John Fru Ndi à la tête du Sdf était particulièrement offensif, déterminé visiblement à ce que tout point d’ombre qui pourrait ternir le faste des cérémonies d’adieu à son mentor, soit évacué au plus vite. Le point essentiel qui a meublé les préoccupations de l’essentiel de la cinquantaine d’organes de presse, est sans conteste la question sécuritaire.
Joshua Osih, sur ce point n’a pas mâché ses mots. Il n’y a aucun souci à se faire à ce sujet car les membres du Sdf et de la famille biologique du défunt seront en tête de cortège, et les invités suivront. Bien plus, il a rassuré l’opinion, en rappelant que les Forces de Défense et de sécurité veillent au grain pour pallier à toute éventualité avec toute l’efficacité requise. Il a en outre minimisé l’ampleur de la psychose que certains veulent entretenir au sein de l’opinion en rappelant que les autorités administratives, sécuritaires, traditionnelles et religieuses de la région veillent aux grains.
L’incendie d’une des maisons du Chairman dans son village natal est plutôt venu, dira-t-on, mettre la sécurité « up to level ». En ce qui concerne les différentes personnalités qui seront présentes aux obsèques, Joshua Osih est resté égal à lui-même : « nous sommes en deuil ! Nous sommes affligés ! Il ne nous appartient pas d’inviter les gens au deuil ! Cela ne se passe pas ainsi en Afrique ! Nous verrons bien ceux qui viendront essuyer nos larmes dans cette épreuves ». Pour autant, il n’a pas manqué de soupirer qu’au sein de la diaspora camerounaise et des partis politiques frères à l’étranger, il y a un certain frémissement pour assister aux obsèques de l’illustre disparu. Par ailleurs, parce que Ni John Fru Ndi était un patriote, l’un des illustres combattants pour les droits politiques et civiques des Camerounais, le député vice-président a dit à la presse qu’en ce qui concerne la participation de l’Etat dans ces obsèques, il n’appartenait pas à son parti de se référer à l’Etat.
Si l’Etat du Cameroun juge qu’il va décerner une médaille à titre posthume à celui qui a toujours refusé de faire partir du gouvernement depuis 1992, c’est de son droit et il n’appartient pas au Sdf de décider de la question. Pour ce qui concerne une assistance financière ou matérielle de l’Etat dans l’organisation de ces obsèques, le questeur à l’Assemblée nationale a rappelé que pour ce qui est des aides, l’Etat du Cameroun, de manière constante le fait avec la famille biologique. Ce n’est donc pas au niveau du Sdf que l’Etat du Cameroun apporterait son assistance ou son soutien. Pour le reste, on attend de voir ce qu’il en sera.
Le programme des obsèques
La levée de corps aura lieu jeudi prochain à 16 heures à l’hôpital général de Yaoundé. Il s’ensuivra une veillée œcuménique au Palais des sports de Yaoundé. A 4 heures du matin, le cap sera mis sur Bamenda avec des arrêts prévus à Bafoussam et à Mbouda. L’arrivée à Bamenda est prévue à 14 heures au Grand Stand avec un grand meeting. A 17 heures, le corps sera transporté à l’Eglise presbytérienne de Musang pour un culte. A 19 heures, le cap sera mis sur sa résidence de Ntarikon pour la veillée. Le samedi 29 juillet, la dépouille sera transportée dans son village à Baba 2 à 22 km de Bamenda, dans l’arrondissement de Santa. Le culte commencera à 10h 30mn. A 12h30mm, il y aura les éloges funèbres. A 13 h 30 mn, l’inhumation se fera dans la stricte intimité familiale. Le dimanche 30 juillet, il y aura les cérémonies traditionnelles.
Ainsi, la terre rouge de Baba 2 se refermera définitivement sur le Chairman Ni Jon Fru Ndi. Il aura porté l’opposition camerounaise à des moments difficiles de la démocratisation du pays. Les démocrates camerounais lui doivent tant pour ce combat, et sans nul doute que partout où sa dépouille passera, les femmes et les hommes épris de justice et de liberté sociales s’inclineront avec une pointe d’amertume d’avoir perdu un de ses généraux. Et c’est dans l’ordre des choses, car tous les vivants y passeront.