Par Serge Aimé Bikoi
Selon les principes normatifs qui régissent le code de déontologie de l’Ordre national des médecins du Cameroun(Onmc), la liste des électeurs doit être connue dix jours avant la tenue de l’assemblée générale élective. Seul le conseil de l’ordre est habilité à inscrire les membres. Mais hier au palais des congrès de Yaoundé, le déroulement de cet événement a été entaché d’irrégularités. En effet, des médecins dénoncent l’inscription illégale, au tableau de l’ordre, de 1504 jeunes médecins au rang desquels figurent 866 personnes inscrites en 2021 et 638 en 2022. Or, le conseil de l’ordre n’a jamais siégé durant ces périodes-là. Tout au long de la journée d’hier, l’assemblée générale a accusé trois heures de retard consécutives à la non-publication du fichier électoral. Et pour cause : liste électorale faite à la hâte. Il fallait, sur ces entrefaites, reconstituer la liste électorale à partir des électeurs enrôlés. Toute chose ayant occupé toute la matinée.
La deuxième raison du report de cette assemblée générale élective entremêlée de tensions est l’omission d’un article dans le code de déontologie de l’Ordre national des médecins du Cameroun. Il s’agit, en effet, de l’article postulant que: “Ne peut être candidat que celui ou celle qui a été membre actif au sein du conseil de l’ordre”, c’est-à-dire tout membre ayant payé régulièrement ses cotisations. En substance, c’est le non-respect des textes en vigueur régissant le code de déontologie de l’Onmc qui est la cause efficiente de la suspension en queue de poisson et du renvoi de cette assemblée générale élective à une date ultérieure. Toute chose ayant créé la discorde, les tensions et les dissensions dans les rangs des Hommes en blouse blanche. A cause de cet état de choses, la séance a été levée hier en catastrophe vers 22h par le doyen d’âge. Chose curieuse observée hier nuit: alors que certains médecins ont décidé de quitter la salle du palais des congrès de Yaoundé après des débats houleux, le ministre de la Santé publique (Minsanté), régulateur de cette assise, va se substituer à l’ordre de manière momentanée, le temps de toiletter le fichier électoral truffé de scories. Il était alors 1h et 17mn. Entre-temps, le palais des congrès de Yaoundé s’est vidé progressivement, certains médecins ayant regagné leur chambre d’hôtel et d’autres ayant pris la route pour rejoindre leurs lieux de services dans les villes respectives. Encore deux semaines pour procéder au toilettage du fichier électoral.
Signalons que sur les 10.000 médecins inscrits au tableau de l’ordre national des médecins du Cameroun, plus de 3.000 sont à jour de leurs cotisations. Ce sont, d’ailleurs, ces derniers habilités à participer à l’assemblée générale élective. Une première après les scrutins de 2013, 2016 et 2019, où l’ordre n’a connu qu’une seule candidature à la présidence. En plus de l’élection du président de l’assemblée générale, des membres du conseil de l’ordre, du président du conseil de l’ordre, des membres de la chambre de discipline, de la chambre d’appel et du commissaire aux comptes, il devra également se tenir, dans les prochains jours, l’élection du président de l’ordre.