Par Serge Aimé Bikoi
Au départ, ce n’était pas une sinécure tant il y a eu un débat vif et houleux entre deux candidats diamétralement opposés pour prendre la tête de la branche régionale du Sdf pour le Centre. Jean Bitongo et Vincent Roger Alima Mbarga ont eu, à la base, deux listes dissensuelles. Mais après les tractations de coulisse, les discussions internes et, surtout, après l’intervention du 1er vice-président national du Social democratic front (Sdf), Joshua Osih, et Adeline Lord Djomgang, les deux camps ont finalement accordé leurs violons et ont accepté collégialement de bâtir une liste consensuelle. V.R. Alima Mbarga, attaché de presse du Sdf à l’Assemblée nationale, qui a travaillé avec trois bureaux régionaux antérieurs, explique pourquoi son challenger et lui sont parvenus à aplanir leurs divergences et à opter pour le consensus.
“Effectivement, j’étais pressenti comme président régional du Sdf pour le Centre, mais j’ai préféré céder la place au camarade Bitongo Jean parce que le Centre a marre des multiples problèmes et d’interminables pétitions à signer. Nous sommes des enfants d’une même région. L’essentiel, c’est de voir les enfants du Centre dans les conseils municipaux, à l’Assemblée nationale et au sénat. Et dans toutes les circonscriptions, il faut que le Sdf vive. Et pour qu’il vive, on ne doit pas seulement jeter le dévolu sur quelques éléments pour servir au niveau de la communication parce que pendant trois mandats, j’ai été régional et je pensais que durant celui-ci, je pourrais donner du meilleur au niveau de la région. Mais comme nous ne nous arrêtons pas au niveau de la région, le congrès approche, c’est plus opportun de miser plus haut et d’accompagner la région. Voilà pourquoi j’ai accepté le consensus”.
explique V.R. Alima Mbarga.
Ce jeune cadre du Sdf ne regrette pas d’avoir cédé le strapontin à Jean Bitongo, le nouveau président désigné consensuellement et envisage d’atteindre de nouveaux challenges à la prochaine convention du parti, qui aura lieu le 23 juillet 2023.
“Il n’y a pas de regret. Encore que j’ai été longtemps régional depuis 2007, je suis régional comme chargé de la communication et en 2023, je suis toujours régional. Donc, il n’y a pas de problème. Je connais parfaitement la région. Les prochains challenges, c’est d’aller au comité exécutif national représenter le Centre et prendre part au grand programme décisif qui s’annonce en 2025. Je pense que la nouvelle dynamique que le Sdf voudrait mettre en place est acquise au niveau du Centre et que les uns et les autres prennent conscience à accompagner nos actions”.
poursuit Alima Mbarga.
Suivant les directives données initialement par le premier vice-président national, le Sdf envisage de reconquérir sa position de leader dans le kaléidoscope des formations politiques de l’opposition camerounaise. C’est pourquoi les nouveaux dirigeants vont résolument s’atteler à un maillage territorial dans l’ensemble de la région du Centre. L’enjeu étant d’investir plusieurs candidatures lors des prochaines élections locales. Jean Bitongo, nouveau président régional du Sdf pour le Centre, place sa mandature sous le signe de la redynamisation. “La redynamisation dans tous les coins et recoins de la région du Centre. Nous allons placer notre mandat pour l’implantation du Sdf dans tout le territoire de la région du Centre”. Nous allons retrousser les manches pour que cette social démocratie soit ressentie dans nos villages parce que c’est dans notre Adn des Bantous que nous sommes.
A la question de savoir si la branche régionale du Sdf ne va pas être, à nouveau, confrontée au front de la dissidence comme par le passé, J. Bitongo réagit :”Dire qu’il n’aura plus dissidence, aucune œuvre n’est parfaite. Et il est difficile de mettre tout le monde d’accord. Même dans nos propres maisons, c’est difficile que tout le monde regarde dans la même direction. Mais, nous trouverons toujours les moyens de gérer pour que cela n’arrive pas”.
J. Bitongo succède à Emmanuel Ntonga, un des cadres du parti récemment exclu par le comité exécutif national du parti, alors que Julienne Ongobo épouse Negol occupe le poste de vice-présidente du Sdf pour le Centre. Poste qu’avait assumé Aloys Parfait Mbvoum, lui aussi par le Nec, dont le chairman Ni John Fru Ndi est le leader.