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Cameroun > Pas de conditions réunies pour l’organisation d’élections acceptées par tous

Constat, à travers une déclaration conjointe, de 3 Ong locales de la société civile dite «militante».

Par panorama papers
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Par Mon’Esse

Le Cameroun, au vu du dispositif législatif, réglementaire et administratif actuel, «ne réunit pas les conditions requises pour l’organisation des élections démocratiques, libres et transparentes susceptibles d’être acceptées par tous», selon une déclaration conjointe signée par 3 organisations non-gouvernementales et parvenue lundi à la rédaction.

Lesdites organisations de la société civile militante («à ne pas confondre avec la société civile d’accompagnement») que sont Tournons la page (Tlp) Cameroun, Dynamique citoyenne (DC) et la Centrale syndicale du secteur public (Csp), soulèvent ainsi une grande interrogation quant à la possibilité d’une alternance démocratique dans ce pays qui, depuis 42 ans, est dirigé par le président Paul Biya.

Pour elles, les prochaines élections ne serviront objectivement à rien, dans un contexte où l’un des piliers fondamentaux de toute démocratie qu’est l’expression libre de la volonté politique du citoyen n’est pas garantie, et où le libre choix des gouvernants, qui constitue son principe de base, est cyniquement dévoyé et bafoué de surcroît avec mépris, arrogance et condescendance.

Depuis les premières élections pluralistes (législatives et municipales) organisées en 1992, non seulement aucun changement n’a pu se réaliser par la voie des urnes, le plus grave c’est que la démocratisation peine à se faire, du fait de la caporalisation et la confiscation du système électoral par le régime en place, toute chose qui, au fil des ans, a fini par lasser l’opinion publique et susciter le dégoût et le désintérêt des Camerounais vis-à-vis des élections.

Non seulement tous ces scrutins ont été marqués par une domination quasi absolue du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc, au pouvoir), mais le plus grave c’est qu’elles ont toujours été entachées de vives contestations liées aux multiples fraudes et irrégularités, chaque fois été dénoncées aussi bien par l’opposition que par la société civile militante avec des preuves incontestables mais grossièrement rejetées, et généralement responsables des divers troubles sociaux postélectoraux enregistrés dans de nombreuses localités du pays.

Le Cameroun ne serait-il donc pas en train de se diriger vers une nouvelle mascarade électorale qui, au lieu d’impulser une dynamique consensuelle pour aller vers un scrutin démocratique, alerte plutôt sur l’impossibilité d’une alternance à travers des élections justes et transparentes, et sur de probables violents conflits post électoraux ? s’interrogent les signataires de la déclaration.

«La vie publique au Cameron est marquée par une mal-gouvernance endémique, documentée bien des fois par les institutions internationales partenaires techniques et financiers du Cameroun (Ptf), par les structures mises en place par le gouvernement lui-même telles que la Commission nationale anti-corruption (Conac) ou le Programme national de gouvernance (Png).»

Avec la prorogation illégale du mandat des députés et conseillers municipaux, ainsi que la perspective de la candidature de Paul Biya à la présidentielle de 2025, le contexte général est marqué par des incertitudes et des tensions croissantes, et par une fébrilité populaire et une ambiance de plus en plus délétère.

Pêle-mêle, les Ong citent la prévalence des «hautes instructions du chef de l’Etat» en provenance du secrétariat général de la présidence, la confusion généralisée des rôles entre le secrétariat général de la présidence et les services du Premier ministre, d’une part, entre les départements ministériels, et entre les départements et les associations sportives, d’autre part, la prédominance du pouvoir exécutif sur les pouvoirs législatif et judiciaire.

Elles dénoncent également la récurrence des dérives judiciaires, des partis politiques qui se comptent par centaines et sont soit inféodés par le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), soit muselés, ou encore l’interdiction systématique des réunions et manifestations publiques par certaines autorités administratives dans leur territoire de compétence.

Si, dans le domaine économique, on enregistre de nombreuses tares et scandales visiblement cautionnés par les pouvoirs publics, au plan social, les signataires relèvent, pour le déplorer, le peu d’intérêt accordé par le gouvernement aux services publics, le faible accès aux services sociaux de base et la dégradation systématique des conditions de vie des populations.

S’agissant d’Elections Cameroon (Elecam), l’organe de gestion de scrutins et opérations référendaires dans le pays, les 3 organes constatent que bon nombre de données de base dont dépend la tenue et la crédibilité des différents scrutins au rang desquels le fichier électoral, sont classées secret défense et exclusivement connues par lui et le parti au pouvoir.

Si le respect de l’expression des suffrages des citoyens, lors des votes, est un des éléments fondamentaux garantissant la crédibilité et la transparence d’une élection qui se voudrait démocratique, au Cameroun, le phénomène de fraude électorale est institutionnalisé à travers Elecam, «machine de fabrication des victoires du parti au pouvoir, le Rdpc», spécialiste dans le tripatouillage des opérations électorales.

Selon les scénarios les plus en vue du moment, figure le gré à gré à travers la réélection de Paul Biya en 2025 et le passage du pouvoir à un dauphin, le décès du chef de l’État et l’éclatement du régime en place, du fait de l’explosion clientéliste et communautariste de l’appareil dirigeant, incapable dans ces conditions de se mettre rapidement et pacifiquement d’accord autour d’un nouveau chef, ou encore la prise de pouvoir par une alliance politique et militaire soutenue par des forces extérieures.

En termes de conditions pour une véritable alternance, Tlp, DC et la Csp proposent la création d’une coalition entre les organisations de la société civile, les partis politiques et les leaders d’opinion militants, mais également des états généraux de la nation plus systémiques avec, entre autres résultats escomptés, la révision du Code électoral, le redécoupage des circonscriptions électorales sur la base de critères rationnels et objectifs, la redéfinition des missions de Elecam et un nouveau mode de désignation de ses membres, à défaut de sa dissolution.

«A défaut donc d’alternance, une alternative tout en restant un minuscule saut de puce, serait assurément un pas en avant, une avancée certaine. A condition que celle-ci s’opère, non pas par le biais d’un décret plus ou moins déguisé, mais qu’elle résulte de l’expression d’une volonté du peuple, seul souverain», ajoutent les signataires de la déclaration.

 

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