Par Léopold DASSI NDJIDJOU à Foumban.
“Ceux qui font partie de la grande famille de l’Union démocratique du Cameroun (Udc) sont heureux de vivre ce vote bien que la machine soit grippée. Le plateau technique ne répond pas. Si l’organisation des élections était un signe, je dois dire que des signes comme ceux-ci sont dépassés”, assène avec toute l’offensive la femme politique en montrant ses doigts fraîchement trempés dans l’encre après le vote.
Elle précise aussitôt que le plateau technique dont elle parle est “le système électoral qui est désuet, qu’on doit réformer.” Elle a dans ce sens indexé la biométrie qui n’est pas une réalité dans les bureaux de vote, car elle est réelle seulement au niveau des inscriptions sur les listes électorales. Pour ce qui est de la question du Sénat, elle a précisé que l’Udc s’est largement exprimée.dès le début, après la convocation du collège électoral.
“Le Sénat doit pleinement jouer son rôle, du point de vue constitutionnel par rapport à la modération du pouvoir”.
a-t-elle réitéré.
Au niveau de l’adoption des lois, les deux cuvées n’ont adopté aucune proposition de loi, a-t-elle relevé pour le déplorer. En plus, les deux cuvées n’ont jamais interpellé le gouvernement par rapport à la mise sur pied d’une enquête parlementaire. En 2016, par exemple, le Sénat de 2013 aurait pu exiger pour qu’on puisse avoir une commission d’enquête parlementaire par rapport à la crise dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. L’Udc l’a demandé en vain, cela n’a pas été fait.
Aujourd’hui, quand on voit les domaines qui relèvent de la loi ( les droits fondamentaux, les libertés publiques individuelles, les biens, le patrimoine et tout ce qui relève des impôts, des taxes, de la justice, l’organisation administrative, l’élection et autres), il y a lieu à son ses de s”interroger sur le rôle du Sénat. Elle a pris l’exemple de l’élection du président de la République est à un tour, son mandat et illimité pour du silence du Sénat..
Toutes ces incongruités sont du domaine de la loi et appelle de la part du parlement et donc du Sénat à voter des lois pour y apporter un correctif. Qu’est-ce que le Sénat fait de ses prérogatives de réviser la Constitution ?
“Qu’est-ce que le Sénat fait de sa capacité de saisir le Conseil constitutionnel ? Que fait le Sénat par rapport à tout ce qu’on vit en matière de décentralisation, où on voit que les lois sont interprétées différemment sur le terrain? Pourquoi les décrets d’application du Code général portant sur les collectivités territoriales décentralisées ne sont-ils pas encore disponibles? Tout le monde sait que le développement vient de nos localités. Qu’est-ce le Sénat fait?”.
s’indigne-t-elle.
Finalement sur le terrain, on ne sait plus à quel saint se vouer. Soutient-elle, c’est le travail du Sénat. Le président du Sénat est la deuxième personnalité de l’État au Cameroun. En cas de vacance constatée du pouvoir, c’est lui qui assure l’intérim. L’Udc est curieusement le seul parti politique au Cameroun avec une vision constante sur le Sénat. Il es le seul qui a les députés à l’Assemblée nationale, les conseillers municipaux et régionaux, au conseil électoral et qui n’a jamais été au Sénat. “Trouvez-vous vous cela normal? C’est une autre curiosité qui est assez révélatrice de quelque chose qui coince”. La machine est grippée, le plateau technique est à relever.
