Par Yves Junior Ngangué
Depuis pratiquement une semaine, de nombreux camionneurs, automobilistes et autres acteurs du secteur routier sont en cessation d’activités, du fait de la pénurie des produits pétroliers. Le cliché des longues files de motocyclettes, de véhicules de différents calibres, attendant d’être servies dans les stations essence est quasiment devenu banal. Rencontré ce mardi 19 juillet à 17 heures au lieu-dit Tradex Mendong, Alim Aboubakar, un taximan, la trentaine sonnée raconte son calvaire : « Je ne sais pas exactement quoi dire. Vous voyez vous-même le rang, je suis parti de Nkolmesseng parce qu’un collègue m’a informé que je pouvais me ravitailler ici. Pour travailler aujourd’hui, j’ai acheté 10 litres de carburant dans un bidon à 10000 Fcfa auprès d’un motoman qui dit l’avoir acquis au Gmi de Soa. Maintenant je suis à sec. Voilà donc à quoi je suis confronté. Si je ne carbure pas, je ne sais pas comment rentrer à Sonel Essos »
Autre lieu, décor similaire. A la station Total Jouvence au quartier Biyem Assi, c’est le branle-bas absolu : taxis jaunes, grosses cylindrées, camions et autres mototaxis qui sont à l’affût, se bousculent quasiment pour obtenir le précieux liquide. Malgré le service effectué par deux pompistes qui s’affairent à la tâche, l’interminable rang semble ne pas bouger d’un pouce.
Pour un expert qui a requis l’anonymat, à ce rythme, si rien n’est fait à brève échéance, cette situation qui entrainera la rupture des chaines d’approvisionnement, devrait induire une raréfaction de certains produits de grande consommation sur les étals des marchés et dans quelques rayons de supermarchés ; ce qui pourrait objectivement déboucher sur une nouvelle flambée des prix.