Par Paul Tjeg
Marzouka Hummou Hani, auteure de 17 ans, ne s’attendait certainement pas à ce que sa première livraison littéraire fasse l’objet d’une vive polémique. Mais dans la partie septentrionale du Cameroun, lorsqu’on s’attaque à des traditions séculaires, parfois patriarcales, même à travers le récit d’un personnage fictif, on est certains de s’attirer les foudres de conservateurs invétérés. Son livre «Mon destin ou mon père», qui retrace le parcours de la jeune Astawabi qui se bat pour accomplir son rêve de devenir écrivaine, face à son père et son entourage qui lui réserve un destin de femme au foyer, fait l’objet de dénonciations.
En effet, la communauté Idool, un village de la commune de Belel, situé dans la région de l’Adamaoua, dont est originaire l’héroïne de l’ouvrage susmentionné, a saisi le ministère des Arts et de la culture (Minac) pour lui faire part de son mécontentement. Elle s’estime outragée dans l’ouvrage
«Mon destin ou mon père», paru aux éditions MD et sollicite le rétablissement de l’intégrité, de l’image de leur village «ainsi bafouée dans ce livre».
Face à ces accusations, le délégué régional des arts et de la culture de l’Adamaoua, à qui ces plaintes ont été transmises, a saisi sa hiérarchie en lui proposant au passage, des solutions pour régler ce différend.
«Après avoir écouté les différentes parties en conflit et en tenant compte de certains aspects historiques et sociologiques, il convient de relever que les différents encadreurs de cette jeune auteur ont été moins vigilants»,
a-t-il déclaré dans cette correspondance qui date du 23 mai 2023
Il a par la suite préconisé le retrait de ce livre du marché, afin qu’il soit réédité.
«Par conséquent, il serait souhaitable sauf meilleure appréciation de votre Excellence, que ce livre soit retiré, et réédité avec des termes édulcorés, afin d’éviter un conflit inutile, de briser l’élan artistique de sa jeune auteur, et sous l’auspice de monsieur le gouverneur de la région de l’Adamaoua, les parties s’engagent au respect des clauses ainsi arrêtées»,
a-t-il conclu.
Afin d’éviter que de tels désagréments ne surviennent dans le futur, le délégué régional souhaite que cette situation
«induise l’établissement d’un protocole sur la procédure de la publication des ouvrages et de l’organisation des dédicaces par la hiérarchie»
Bonjour à vous. De prime à bord il faut mentionner que l’auteur de ouvrage n’est pas originaire de la localité d’Idool . En plus le personnage choisi dans son ouvrage est loin d’être fictif , c’est le fondateur du village. Je m’arrête là pour le moment.
Pour plus d’informations sur le village d’Idool, que vous traitez sa communauté une ” petite communauté villageoise” veillez lire “Idool : étude d’un village pilote dans la région de l’adamaoua ” de Jean Boulet.