Par Pierre Laverdure OMBANG
Le président français Emmanuel Macron est annoncée au Cameroun. Un des préalables qui devrait justifier selon de nombreux hommes politiques de l’opposition au Cameroun cette visite en terre camerounaise serait d’inviter au cœur des débats l’exigence de la libération des prisonniers politiques avant tout .
”Le silence est la pire des sentences pour un prisonnier politique. Non seulement il participe à la normalisation de sa détention arbitraire, mais concourt largement à la banalisation d’une culture du crime politique dans le pays, ici au Cameroun sous la dictature trentenaire de Paul Biya.” laissait entendre Joël Désire Engo , presenté comme le président Président du Comité de Libération des Prisonniers Politiques.
Au Cameroun , ce sont aujourd’hui pas moins d’une centaines selon des organisations non gouvernementales qui vivent désormais leur quotidien dans les geôles des prisons du Cameroun. Si nous considérons en effet comme prisonnier politique, toute personne qui serait en prison pour des motifs autres que ceux du droit commun (communément avancés) qui pourraient avoir servi de façade légale au déclenchement de son affaire.
Comme annoncé , le président français Emmanuel Macron pourrait effectuer une visite en terre camerounaise. Une visite officielle prévue le 26 juillet 2022.
Le programme non officiel prévoyant une rencontre avec des leaders de l’opposition au Cameroun. Et dont notamment celui annoncé avec Maurice Kamto ,candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2018 , dont les revendications l’avait mené jusqu’à dans les geôles de la prison centrale de Kondengui comme bien d’autres.
Maurice Kamto avait été en prison pendant près de neuf mois. Il avait été arrêté fin janvier avec des centaines de ses partisans à la suite de manifestations pacifiques organisées pour protester contre les résultats de la présidentielle de 2018. Et comme lui et toujours détenus en prison , Olivier Bibou Nissack , homme politique, porte-parole de Maurice Kamto. Arrêté et incarcéré depuis dans le cadre des marches du 22 septembre 2020 au Cameroun. Il est transféré du secrétariat d’État à la Défense où il séjourne à la prison centrale de Kondengui depuis le 3 novembre 2020. Comme Olivier Bibou Nissack, Alain Fogué, le trésorier du Mrc, et Djoufo Ngabo, une autre figure de ce parti politique de l’opposition qui ont été condamnés, eux aussi, à sept ans de prison.
Dans une interview accordée à la chaîne de Radio France Internationale , l’épouse de Olivier Bibou Nissack interpellait la France de manière subtile sur le sujet et disait en ces termes sur les nombreuses attestions dont sont victimes des manifestants s camerounais ” Si tous les adversaires politiques de M. Macron, en France, qui demandent chaque jour sa démission, étaient taxés de tentative de rébellion, toute la classe politique française serait en ce moment dans les prisons de France ! ” déclarait -elle. s’interrogeant sur l’ambiguïté des positions souvent prises par la France notamment sur ce sujet.
”Je m’interroge donc sur le signal que la France, par ce soutien aux services camerounais de répression, envoie au peuple camerounais. C’est de la seule responsabilité de la France à lever cette ambiguïté-là.”
Une sortie qui revient au devant de l’actualité avec la venue annoncée du président Macron au Cameroun. Une belle opportunité pour l’opposition d’exiger du président français une ultime pression qui aboutirait à la libération des ” prisonniers politiques”. De façon plus concrète Edith Bibou Nissack affirmait déjà attendre des actes concrets de la France , parceque avec les différents partenariats qu’entretiennent les deux gouvernements ” ils peuvent faire mieux qu’un appel ”.
Il y’ 6 mois , Maurice kamto le leader de l’opposition camerounaise martelait déjà que ” la libération de tous nos prisonniers politiques demeure une exigence inconditionnelle”. La rencontre annoncée avec Emmanuel Macron pourrait si elle a lieu faciliter les choses , au moins pour que la position du Mouvement pour la renaissance du Cameroun sur la question des prisonniers politiques soit connu du président francais. Maurice kamto qui laissait lire à travers un communiqué que son parti comptent poursuivre le combat afin d’obtenir la libération de ses militants toujours écroués dans divers lieux de détention. « Je vous ai alors promis que notre parti examinerait les moyens les plus appropriés pour donner une suite efficace à ces interpellations«.
Emmanuel Macron, de grosses attentes ? Que peut-il ?
En février 2020 déjà , il faut rappeler que Yaoundé s’agaçait de la pression de Emmanuel Macron sur Paul Biya. Le président français a dénoncé des « violations des droits de l’homme » perpétrées dans ce pays d’Afrique centrale mentionnait le journal français Le Monde.Le président français réagissait après avoir été interpellé, à Paris par un militant camerounais qui l’exhortait à condamner des violences attribuées à l’armée camerounaise dans l’Ouest anglophone du pays.
« Je vais appeler la semaine prochaine le président camerounais Paul Biya et on mettra le maximum de pression pour que la situation cesse. Il y a des violations des droits de l’homme au Cameroun qui sont intolérables, je fais le maximum » avait -il laisse entendre de ces échanges avec l’activiste camerounais au salon de l’agriculture.
Pour sa part, le gouvernement camerounais a rappelé que les problèmes du Cameroun ne peuvent trouver de solution qu’au Cameroun. Difficile de se prononcer sur ce que pourra Emmanuel Macron sur la question des prisonniers politique au Cameroun , mais il semble évident que le sujet s’invitera à l’ordre du jour. Car il faut rappeler que malgré la pression que pourrait mettre Emmanuel Macron sur Paul Biya du Cameroun: Yaoundé veut rester maître de son destin.