Par Joël Onana
Des « audios » venant des forums des militaires retraités sont abondamment partagés sur la toile. On écoute par exemple une dame demander à ses frères d’armes qu’il convient d’aller faire le sit-in au Minfi pour faire comprendre leur courroux face aux coupures des pensions subies. Il y a lieu d’indiquer que la retenue sur la pension de retraite concerne principalement la majoration pour enfants.
Pourtant, s’offusquent les concernés, « cette rubrique constitue l’un des accessoires de pension de retraite du militaire, prévus par le statut particulier qui régit la carrière du militaire ». La majoration pour enfants consiste à accorder aux militaires retraités, un certain pourcentage de la pension initiale défini par le statut pour chaque enfant de 16 ans et plus au départ du militaire à la retraite, sans limitation du nombre d’enfants à prendre en compte.
Les enfants de moins de 16 ans étant pris en charge dans la rubrique allocations familiales et éliminés automatiquement de la pension dès l’âge de 21 ans. Ces retenues sur les pensions des retraités, apprend-on, varie et peut atteindre une centaine de mille chez certains. La grogne est exacerbée par l’incompréhension qu’après des décennies de retraite, se pose aujourd’hui la question de la véracité des actes de naissance qui donnent droit à cette majoration. Les militaires à la retraite sont donc tenus de retourner dans les centres d’état civil pour établir des copies d’acte de naissance. Une tâche herculéenne pour certains qui se plaignent de la mauvaise conservation et du non suivi de leurs archives.
Pour d’autres, dans les mairies et centres d’état civil, il faut payer pour les fouilles aux fins d’obtenir la souche de l’acte. Bien plus, ils ne comprennent pas qu’on leur demande de parcourir le territoire national, partout où les enfants sont nés, pour obtenir une attestation d’authenticité de souche de chaque acte de naissance. Pour terminer, on apprend par ailleurs que la hiérarchie est saisie du problème et les militaires retraités courroucés, en attendant que la mesure de retenue sur la pension soit levée et qu’ils soient intégrés dans leurs droits, indiquent qu’il ne s’agit nullement d’un affront envers les autorités, mais d’un appel lancé vers ces dernières pour plus d’indulgence.