Par Joseph OLINGA N.
Il n’a pas été vu dans l’espace publique depuis sa participation au sommet Chine-Afrique qui s’est tenu début septembre 2024. Annoncé à la 79e session des Nations-Unies quelques semaines plus tard, le chef de l’État camerounais a pointé aux abonnés absents. Face au mutisme des voies de communication institutionnelles, la nouvelle d’un Paul Biya “en proie à de sérieux problèmes de santé” a occupé l’espace public.
Sur la toile, rumeurs, fantasmes et polémiques se disputent le ton. Dans l’espace cybernétique camerounais, il ne passe pas un jour sans que le décès de celui qui préside aux destinées du Cameroun, depuis le 6 novembre 1982, ne soit annoncé. Les confrontations entre partisans et pourfendeurs avec. Dans les cercles du pouvoir, l’omerta est de rigueur.
Climat de surchauffe.
Dans cette ambiance où les scénarii les plus audacieux (parfois pernicieux) foisonnent, quelques sources dans le sérail murmurent l’état de santé “préoccupant du président”. De même que le mot semble avoir été passé chez les gouvernants et les habitués des couloirs du palais pour balader journalistes et curieux entre Genève et Paris. Lieux régulièrement présentés comme étant des havres où le chef de l’État serait en repos médicalisé.
Au for de cette ambiance empreinte de rumeurs et de suspicions, la romancière Calixthe Beyala appelle à la transparence dans la gestion des institutions.
Institutions républicaines.
Considérée comme l’une des cinquante personnes qui font le Cameroun par le magazine à vocation panafricaine “Jeune Afrique”, Calixthe Beyala indique à priori qu’il ne s’agit pas “d’attenter à la vie privée ou au droit au secret médical d’un président de la République.” Il s’agit, souligne la romancière franco-camerounaise, de préciser que “la vie républicaine exige une transparence sur les institutions.”
Partant de ce préalable, celle qui a été faite ambassadrice de la culture camerounaise par l’État du Cameroun reprécise que le président de la République fait partie des institutions républicaines. “En conséquence, il n’y a aucun mal à s’interroger sur sa santé, sa présence et son activité.”
Francophonie.
Le questionnement formulé par le Grand prix du roman de l’Académie Française (1994) intervient au moment où s’ouvre, en France, le 19e sommet de la Francophonie. Des assises au cours desquelles étaient annoncées celui qui s’est souvent défini comme l’un des plus grand francophile parmi ses pairs africains.
Des sources contactées par Panorama Papers indiquent en effet que le chef de l’État camerounais “ne prendra pas part au sommet de la Francophonie.” Dans le sérail nos sources confirment que le président de la République du Cameroun sera représenté au sommet de la Francophonie par le ministre des relations extérieures et ancien ambassadeur du Cameroun en France, Lejeune Mbella. Une curiosité pour un homme dont la présence est annoncée non loin du théâtre de ce qui est considérée comme la grand-messe des francophiles.
Vacuité ou vacance de pouvoir?
C’est donc objectivement que la romancière franco-camerounaise, Calixthe Beyala amplifie un questionnement qui fait des émules au Cameroun : Où est le président Biya? Dans le contexte de quasi ébullition que vit le Cameroun, le Grand prix littéraire d’Afrique noire souligne : Que fait-il ?
Pour le Grand prix du roman de l’Académie Française, le constat d’un Paul Biya absent du sommet de la Francophonie et l’ambiance que connait le Cameroun appellent à d’autres préoccupations : “Qui peut nous dire où il se trouve ?” In fine, “Le Cameroun serait-il dans une situation de vacuité ou de vacance?”
