Par Eric Boniface Tchouakeu
Cette initiative semble avoir trouvé un écho favorable auprès des Présidents des différentes Fédérations de cette formation politique, qui en dehors du parti au pouvoir, est la seule à diriger une région, celle de l’Adamaoua, et une mairie de ville, Ngaoundéré en l’occurrence, à la suite des dernières élections municipales de février et les régionales qui ont suivi en décembre 2020.
Evidemment la prochaine élection présidentielle théoriquement prévue au second semestre 2025 fait l’objet des discussions au sein de la plateforme inter-fédérations de l’Undp. Le Dirigeant local du parti dans le Département du Mayo Banyo, région de l’Adamaoua a récemment indiqué que « la tendance générale qui s’est dégagée de cette plateforme est favorable à une candidature du Président National de l’Undp, Bello Bouba Maigari, avec ou sans soutien des autres formations politiques ou civiles. » Cette position trouve son fondement et ses justificatifs dans le non-respect par le parti au pouvoir, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (Rdpc), des principes édictés par la plateforme gouvernementale qui le lie à l’Undp depuis 1997, d’après le patron de ce dernier parti dans le Mayo Banyo.
Il poursuit en soutenant que selon un sondage effectué auprès des militants de sa Fédération, c’est le moment ou jamais de montrer aux yeux du monde le vrai poids électoral de l’Undp et l’attachement des militants à leur leader, Bello Bouba Maigari, qui pourrait tirer avantage des votes sanctions, avec « la disqualification programmée de plusieurs candidats potentiels » ; une allusion sans les nommer à Maurice Kamto ,le principal opposant et Cabral Libii, respectivement deuxième et troisième à la dernière présidentielle de 2018, qui ont déjà fait part de leur intention d’être de nouveau en lice en 2025.
Les militants de base de l’Undp, tout au moins ceux du Mayo Banyo, affirment enfin par la voix de leur Chef, être convaincus qu’en allant à la présidentielle de 2025 avec son propre candidat, Bello Bouba Maigari en l’occurrence, même si le parti et son porte flambeau n’arrivent pas en première position, ils se classeront deuxième avec un score largement au-dessus de plusieurs formations politiques. Cette situation rehaussera alors leur image et leur donnera des meilleurs arguments et prédispositions pour discuter des futurs accords politiques avec des nouveaux ou même l’ancien partenaire, pensent-ils encore.
Dans la foulée, il a été suggéré lors de la dernière réunion de la plateforme inter-fédérations de l’Undp, de constituer une équipe de quinze (15) à vingt (20) Présidents des Fédérations pour aller expliquer leur démarche et leurs objectifs à Bello Bouba Maigari, afin de « s’enquérir de sa vision et ses instructions. »
Il convient de relever qu’l ne leur sera pas évident de convaincre Bello Bouba Maigari de se porter candidat à la prochaine présidentielle, surtout si dans le même temps, l’actuel Chef de l’Etat, Paul Biya, bien qu’âgé de 91 ans est à nouveau candidat.
Après s’être présenté à la présidentielle de 1992, élection au cours de laquelle, il était arrivé en troisième position avec 19 ,22 % de voix derrière dans l’ordre décroissant, Paul Biya et John Fru Ndi, selon les résultats officiels, Bello Bouba Maigari et son parti politique ont depuis toujours soutenu la candidature du Président Biya à cette échéance, après avoir boycotté la présidentielle de 1997, comme l’avaient fait les ténors de l’opposition cette année-là.
Premier Premier ministre de Paul Biya après l’accession de ce dernier au pouvoir, du 06 novembre 1982 au 22 août 1983, Bello Bouba Maigari, né à Baschéo en 1947, Département de la Benoué dans la région du Nord, a de nouveau intégré les Gouvernements de Paul Biya en tant que ministre d’Etat sans discontinuer depuis 1997. Il est donc de ce fait un homme d’Etat, pétri d’expérience, mais qui en cas de candidature à la présidentielle devra aussi répondre du bilan du candidat du parti au pouvoir.
Cependant, il engrangerait un bon nombre de suffrages particulièrement dans les trois régions septentrionales, parce qu’au Cameroun, la simple appartenance ethnique du candidat et non son programme, détermine encore le choix de nombreux électeurs. Au regard de l’actuelle configuration de la scène politique, une éventuelle candidature du Ministre d’Etat, Ministre du Tourisme et les Loisirs, à la prochaine présidentielle, ferait plus de mal au camp présidentiel dans un scrutin à un seul tour, même si cela rabattrait les cartes au sein de l’opposition.
Dans le cas contraire, il n’est pas certain que la consigne de vote de Bello Bouba Maigari soit suivie par la base militante de son parti, surtout si cette consigne reste inchangée, c’est-à-dire soutenir le candidat du camp présidentiel.