Par Armand Soussia
Le Parti de l’alliance libérale (PAL) a déclaré son refus de la candidature à l’élection présidentielle de l’ancien bâtonnier des avocats et figure emblématique de la lutte contre la corruption, Akere Muna.
Le président de ladite formation, Célestin Bedzigui, a rendu publique cette décision lors d’une conférence de presse tenue dimanche dans la capitale, Yaoundé.
Selon lui, la demande d’investiture de M. Muna, qui vise la présidentielle prévue en octobre 2025, n’a pas été acceptée en raison de divergences stratégiques et opérationnelles significatives.
«Bien que nous ayons un profond respect pour les réalisations et l’engagement d’Akere Muna, il est essentiel que notre parti reste cohérent dans sa stratégie et ses objectifs à long terme», a déclaré M. Bedzigui. Les divergences que nous avons constatées rendent impossible une collaboration efficace pour la prochaine élection présidentielle.»
Cette décision constituera, sans doute, un revers majeur pour Akere Muna, reconnu pour son intégrité et son engagement en faveur de la transparence, lui qui espérait apporter son expérience et son dynamisme au PAL où sa candidature était perçue, par beaucoup, comme un moyen de renforcer la position du parti sur l’échiquier politique national.
L’ex-représentant local de l’ONG Transparency International, M. Muna n’a pas encore commenté publiquement cette décision, mais une source proche indique qu’il pourrait envisager d’autres options pour sa candidature au scrutin présidentiel.
Déjà, certains analystes spéculent sur la possibilité qu’il se présente en tant que candidat indépendant, ou qu’il rejoigne un autre parti politique.
La décision de la formation présidée par Célestin Bedzigui suscite de vives réactions au sein de la classe politique et au sein de l’opinion, certains estimant qu’il s’agit d’une occasion manquée de renforcer l’unité et l’efficacité de l’opposition contre le régime de Yaoundé, alors que d’autres soutiennent que le maintien de la cohésion interne du parti est crucial, pour sa crédibilité et ses réussites espérées.
Plusieurs partisans du PAL espèrent que cette décision permettra, au parti, de se concentrer sur le développement et la mise en œuvre d’une stratégie claire et cohérente pour les rendez-vous électoraux à venir. Pendant ce temps, des adversaires politiques pourraient tenter de capitaliser sur cette division apparente pour affaiblir la position du parti.
À mesure qu’approche l’élection présidentielle de 2025, le paysage politique camerounais continue de se transformer et la décision du PAL de ne pas investir Akere Muna souligne les défis complexes auxquels sont confrontés les partis d’opposition, en matière de stratégie et de leadership.