Par Eric Boniface Tchouakeu
Cette méthode permettrait à cette plateforme qui revendique une quinzaine de partis politiques et organisations de la société civile signataires de son Manifeste de la Transition refondatrice au Cameroun, d’investir son candidat ,qui devrait s’il est élu , réaliser pendant quatre (04)ans et non sept(07) , durée actuelle d’un mandat présidentiel, le programme de cette coalition.
L ‘ Atp fait par ailleurs savoir que le délai de réception des manifestations de candidatures est fixé au 15 novembre 2024.
On ignore pour l’instant, les conditions à remplir par les éventuels candidats à la candidature pour pouvoir postuler, ainsi que plusieurs autres détails relatifs à l’organisation même des primaires annoncées. Quel sera la composition du corps électoral ou encore comment seront financés ces primaires par exemple ?
Au sein de cette coalition, on semble ne pas encore avoir des idées précises sur plusieurs questions, car on en est encore à solliciter les développeurs des solutions électorales informatiques et d’autres expertises pour organiser les primaires annoncées.
Il convient cependant de se demander si l’idée d’organiser les primaires pour désigner le candidat de l’Atp à la future présidentielle est encore pertinente dans le contexte actuel.
Au sein de l’opposition,tous les candidats de poids ou presque ont déjà fait savoir qu’ils brigueront la magistrature suprême le moment venu. Il s’agit notamment du principal opposant Maurice Kamto, dont la candidature est soutenue par la coalition dénommée : Alliance Politique pour le Changement (Apc).
Le député Cabral Libii , leader du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (Pcrn), arrivé en troisième position lors du précédent scrutin présidentiel, a aussi confirmé qu’il sera de nouveau en lice en 2025,sans faire la moindre allusion à l’Atp, plateforme à laquelle appartient pourtant sa formation politique. Le Pcrn est la seule organisation de poids de ce regroupement.
L’ancien Bâtonnier de l’ordre des avocats du Cameroun, Maître Akere Muna, soutenue par une autre coalition des partis politiques et des organisations de la société civile, a déclaré sa candidature le 28 septembre 2024. Cette candidature sera portée par le parti politique dénommé Univers qui avait investi Cabral Libii en 2018.
Habiba Issa et Pierre Baleguel Nkot, respectivement Président et Secrétaire Général d’un des courants de l’Union des Populations du Cameroun (Upc), le parti historique, qui ont aussi signé le Manifeste de la Transition refondatrice au Cameroun de l’Atp étaient présents.
Maître Akere Muna était déjà en course lors du dernier scrutin présidentiel avant de décider de se retirer à la dernière minute en faveur du leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, Maurice Kamto.
Elections Cameroon qui fait office de commission électorale avait jugé ce retrait tardif et avait maintenu les bulletins de Maître Akere Muna dans les bureaux de vote et décidé de les comptabiliser. Conséquence, il était finalement classé neuvième sur neuf candidats avec moins d’un pourcent de suffrages.
Par ailleurs, on attend également l’officialisation dans les prochains jours de la candidature du député Joshua Osih, classé quatrième en 2018. Le leader du Social Democratic Front, ancien principal parti politique de l’opposition, est à l’initiative de sa propre coalition qui comprend notamment les syndicatsde certaines organisations qui ont en commun l’idéologie de la sociale démocratie.
On voit mal comment un candidat issu des rangs de l’Alliance pour une Transition Pacifique (Atp), pourrait se frayer un chemin, voire exister au sein de l’opposition au regard des profils des autres candidats déjà déclarés, à moins de se résoudre finalement à soutenir l’un de ces derniers.
Dans cette dernière hypothèse, l’organisation d’une quelconque primaire s’avère inutile, puisque ses résultats n’auraient aucun impact sur des intentions de candidatures déjà clairement affichées.
Dans l’hypothèse inverse, l’Atp perdra du temps, de l’énergie et des ressources pour désigner un candidat dont les chances de réunir un pourcent de suffrages des électeurs sont presque nulles ; tout candidat à la présidentielle devant obtenir au moins 10% de voix pour se voir rembourser sa caution versée au trésor public dont le montant s’élève à 30 millions de francs Cfa.