Par Joël Onana
Les ravisseurs des neufs catholiques enlevés dans l’attaque de leur paroisse, ont réclamé une rançon de 100 000 dollars, puis ont commencé à la faire tomber et ont fini par demander 50 000 dollars, a rapporté l’Archevêque de Bamenda Mgr Andrew Nkea par ailleurs président de la Conférence épiscopale nationale. L’homme de Dieu a également souligné que les séparatistes ont déclaré avoir attaqué l’église et l’avoir incendiée parce qu’ils étaient en colère contre le fait que l’Église catholique ne soutienne pas leur lutte. Il a rassuré que les prêtres enlevés vont bien. Il a ensuite ajouté que l’église ne compte pas payer la rançon demandée même si elle a été revue à la baisse par les kidnappeurs.
« Ils sont en bonne santé mais leurs ravisseurs demandent une rançon. Celle-ci est passée 100 000 dollars à 50 000 dollars. Nous ne pouvons toujours pas la payer, d’une part parce que nous n’en avons pas les moyens, d’autre part il n’est pas question de commencer à payer des rançons sinon, cela ne va jamais s’arrêter. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’une rançon est demandée pour un enlèvement de clerc dans la zone anglophone du Cameroun. Les ravisseurs demandent à chaque fois de l’argent mais nous n’avons jamais rien payé et telle restera notre position pour ces enlèvements de clercs ».
a-t-il déclaré.
L’Archevêque de Bamenda Mgr Andrew Nkea n’a toutefois pas caché son inquiétude face à la récurrence des enlèvements dans la province ecclésiatique dont il a la charge.
« L’Église est présente pour tout le monde, sans distinction politique. Si les séparatistes ambazoniens viennent solliciter un prêtre pour la confession par exemple, il se doit d’être là pour les accompagner. Si c’est un soldat de l’armée régulière du Cameroun qui vient pour une bénédiction, je ne peux pas le renvoyer. Le problème est que quand nous bénissons un Ambazonien, les militaires nous en veulent et quand nous écoutons les confessions de militaires, ce sont les séparatistes qui nous reprochent d’être de leur côté. La situation est donc très délicate. Aussi faut-il rappeler avec force que l’Église ne prend jamais position dans une situation politique. Nous sommes là pour tout le monde et nous continuerons de faire notre travail malgré toutes les difficultés ».
a-t-il déclaré.
A la question de savoir si la Conférence épiscopale nationale peut faire la médiation dans cette crise qui sévit depuis plus de 4 années dans les régions anglophones, Mgr Andrew Nkea affirme que c’est très difficile.
« Mon prédécesseur à la tête de la conférence, Mgr Samuel Kleda, s’était déplacé pour échanger avec les populations. Avec lui, nous sommes même allés avec lui au Nigeria où nous avons rendu visite aux réfugiés camerounais de cette crise. Comme conférence, nous avons donc toujours proposé nos bons offices pour une médiation et nous échangeons avec les séparatistes et le gouvernement mais c’est très difficile. Nous demeurons dans l’espérance mais il est plus facile de commencer une guerre que de l’arrêter ».
a-t-il déclaré.