Par Joseph OLINGA N.
C’est une posture ambigüe qu’affiche l’Eglise catholique romaine du Cameroun face à la Procréation médicalement assistée (Pma). Dans une déclaration rendue publique par les évêques, le 8 août 2022, la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (Cenc) reconnait et encourage les scientifiques qui contribuent à la diminution des souffrances occasionnées par l’infertilité ou le désir d’enfanter chez les conjoints éprouvés par l’infertilité.
En même temps, elle condamne la procréation médicalement assistée par des techniques d’aide à procréation (Tap).
Le document de huit pages, publié par la Conférence épiscopale nationale du Cameroun, soutient pourtant que
«Si le moyen technique facilite l’acte conjugal, ou aide à atteindre ses objectifs naturels, alors il peut être moralement admis, voire louable.»
Une assertion contredite par la suite par la même correspondance qui soutient aussi que
«Si l’intervention de ces techniques se substitue à l’acte conjugal comme moyen de concevoir l’enfant, elle est moralement illicite et n’est pas conforme à l’intention de Dieu sur la vie.»
Les contradictions exprimées par la déclaration du Conseil épiscopal national du Cameroun sont telles que les évêques du Cameroun condamnent la fécondation extracorporelle (Fivette) ou Fécondation in vitro mais reconnaissent que les méthodes scientifiques peuvent recourir à un don externe de fécondité pour aider les conjoints à procréer.
Selon la correspondance signée du président du Conseil épiscopal national du Cameroun, Monseigneur Andrew Fuanya Nkea, seules les techniques visant à rendre possible la fécondation par le traitement de l’infertilité sont jugées licites par l’Eglise catholique romaine. La même déclaration déclame que
«Pour rendre ce traitement conforme à la vérité de l’Evangile, les technologies médicales doivent respecter les valeurs fondamentales sur lesquelles se fonde l’enseignement prophétique de l’Eglise catholique sur les techniques d’aide à la fertilité.»
En clair, la Conférence épiscopale nationale du Cameroun estiment que l’avortement médicalement assisté pour sauver la mère, l’euthanasie pratiqué pour atténuer des souffrances physiques ou morales sont assujettis à la procréation médicalement assistée. Idem du transfert sanguin ou des greffes humaines utilisés dans les techniques médicales pour fluidifié et sauver des vies ?
