Par Paul Tjeg
2 ans après la signature d’un accord de prêt de 121 milliards de Fcfa avec la Banque mondiale pour l’implémentation du projet Viva Bénoué, cette initiative dont le but est de booster la production agricole dans le Nord du pays commence à prendre corps. Pour le moment on n’en est encore qu’aux balbutiements. Mais d’ici quelques mois, Mahamat Habibou, coordonnateur dudit projet promet une accélération des travaux.
«L’installation de l’équipe du projet sur le terrain et le lancement des appels d’offres témoignent de la mise en œuvre sur le terrain. En définitive Il s’agira simplement de l’accélérer en contractualisant les entreprises devant réaliser les travaux d’aménagement agricole, mais également d’encadrer les producteurs sur les mécanismes de financement».
a-t-il révélé.
Les périmètres agricoles qui vont être aménagés dans le cadre de l’initiative Viva Bénoué vont prioritairement accueillir des plants de riz, même si les responsables du projet n’excluent pas la production d’autres spéculations agricoles. Ce choix parfaitement assumé est, selon ces derniers, tributaire de la forte teneur en eau du site choisi pour l’implémentation du projet.
«Il y a des espaces cultivables qui ne sont pas véritablement valorisés, il y a également la disponibilité de l’eau autour de la retenue du lac de Lagdo. Tous ces éléments font que le riz apparaît comme la variété qui peut être facilement développée autour de la rive de la Bénoué».
indique Mahamat Habibou.
Une fois mise en terre, il ne faudra pas attendre longtemps pour que cette céréale produite localement se retrouve sur les tables des camerounais.
«Les premières parcelles seront mises en culture en 2024. Nous envisageons deux campagnes par an. Je peux vous rassurer qu’en 2024 lors de la première campagne, c’est-à-dire de janvier à mai, on pourra déjà véritablement avoir le riz made in Cameroon en provenance de Viva Bénoué».
a annoncé le coordonnateur du projet.
Ce dernier est convaincu qu’avec le concours du secteur privé, le Cameroun peut baisser la courbe des importations. En effet, selon L’observatoire économique de la Chambre de commerce, le Cameroun a exporté 802,7 tonnes de riz durant l’année 2021. Soit 319,3 tonnes au premier semestre, pour une valeur de 86,1 milliards et 483,4 tonnes au second semestre pour 127,7 milliards. «Le secteur privé joue un rôle important dans ce que nous faisons. Le sous-secteur riz qui est fort potentiel de croissance ne peut être amélioré que si la transformation locale elle-même est véritablement structurée. Il s’agit de créer des partenariats entre les privés et les producteurs locaux, afin que les premiers puissent acheter la production des seconds et faire une transformation locale»
Pour mémoire, le Projet Viva-Bénoué a pour objectif de fournir aux producteurs les services d’irrigation et de drainage durables pour améliorer la production agricole dans les parcelles culturales de la Vallée de Bénoué. Il cible 26 000 agriculteurs qui vont bénéficier d’appuis et de formations.
