Par Sandra Embollo
Il a exprimé des craintes quant à la légalité de ladite transaction commerciale entre les deux multinationales.
Dans une sortie, le député a écrit « Le 14 juillet 2022, dans un communiqué rendu public, nous avons été informés que le groupe Castel prenait désormais le contrôle de Daigeo (leader mondial des boissons alcoolisées) Si nous ne pouvons pas nous opposer à la croissance des multinationales basées dans notre pays, encore faudrait-il que leurs actes de fusion soient conformes non seulement à la législation en vigueur dans notre pays mais aussi dans la Zone Cemac, en Afrique, et surtout que ces actes ne soient pas contraires à la déontologie des affaires telle que reconnue en leurs pays ».
Soulignant qu’une telle fusion pourrait ne pas être dans le meilleur intérêt du consommateur final, le député a poursuivi en se demandant si cela ne donnerait pas un monopole à une entreprise :
« Cette opération va désormais donner au groupe Castel, à travers sa filiale Sabc, un quasi-monopole du secteur brassicole dans notre pays. Puisque Sabc et Diageo représentent 80% des parts de marché ».
Afin de s’assurer que cela ne se produise pas contrairement aux lois du Cameroun, de la Cemac et de l’Afrique, le député a poursuivi en ajoutant qu’il avait demandé une enquête :
“C’est pourquoi j’appelle la Commission nationale de la concurrence à procéder à la les investigations nécessaires pour s’assurer que l’opération en cause respecte les règles d’une concurrence saine et libre au bénéfice du consommateur final et à tout le moins qu’elle ne constitue pas un abus de position dominante et une pratique commerciale anticoncurrentielle “.
Dans ce communiqué, il est mentionné que
« sous réserve des demandes de mise en concurrence nécessaires, la vente devrait être finalisée au plus tard en… 2022 ». Si une telle mention est insérée, c’est parce que les cocontractants sont conscients qu’il y a un problème d’éthique commerciale lié aux pratiques en la matière »
a-t-il poursuivi.
Tout en insistant pour qu’il y ait des investigations approfondies, le député de Douala a souligné que cela pourrait être lié à la visite supposée du président français :
« J’appelle donc la commission Cemac chargée des questions de concurrence à examiner les conditions de réalisation de cette l’opération d’Opa et de veiller à ce que les intérêts des entreprises concurrentes ne soient finalement pas lésés. Une correspondance sera adressée par mes soins à ces différentes autorités. Enfin, je trouve curieux que cette prise de pouvoir intervienne à un moment où, bien que non confirmé, les médias annoncent la visite du président français Emmanuel Macron dans les prochains jours ».
Ce ne serait pas la première fois qu’un tel accord est négocié avec une entreprise française avec la complicité de son président. Selon l’honorable Nincheu, la même chose s’est produite sous le règne d’un des prédécesseurs de Macron :
« Je me souviens qu’après la visite de son prédécesseur, François Hollande, venu au Cameroun avec un émissaire du groupe Bolloré, alors que tout était pratiquement terminé pour briser avec DIT, filiale du groupe Bolloré, il y a eu par la suite un rebond spectaculaire sur ce dossier ».
a-t-il conclu.