Par Paul Tjeg
«Je vous installe dans vos fonctions de notables du village Mahomy». C’est par ces mots empreints de solennité que Eugénie florence Minyem Bakang, chef du village de Mahomy, une petite bourgade située à près d’une trentaine de kilomètres de la ville d’Eséka, dans la région du Centre, a accueilli au sein du collège des notables, de nouveaux responsables sélectionnés par ses soins. Par cette formule qui peut sembler anodine, la monarque a fait de 23 ressortissants de son auguste chefferie traditionnelle, ses soutiens les plus immédiats dans la quête de développement qui caractérise son règne.
Parmi ces nouveaux collaborateurs figurent en bonne place, 7 femmes qui de l’avis de sa majesté Eugénie Florence Minyem Bakang, « vont impulser au sein des populations les directives prises par l’administration avec leur touche de femme». Ces dernières pourront d’ailleurs compter sur le soutien de Madame Bikay Mutlen Pauline, haut cadre du ministère des Postes et des télécommunications dont l’engagement pour l’autonomisation digitale des femmes est connu sur le plan national. La même mission incombe également au néo-notable Samuel Ervé Mandeng, ressortissant de Mahomy et président de Give Back To Mama et de Cameroon Digital Boost, deux associations qui militent pour la participation active des ressortissants camerounais de la diaspora à l’essor économique du pays.
Venu directement du Canada où il réside depuis plusieurs années pour assister à cette cérémonie solennelle, ce dernier mesure d’ores et déjà l’immense tâche qui l’attend «ma mission de manière tangible c’est réunir les fils de Mahomy. Les réunir devant un projet de développement et leur dire qu’il est important de revenir sur la table de discussion afin d’identifier les difficultés que nous rencontrons pour qu’ensemble nous puissions trouver la solution».
Au-delà de toute prétention, Samuel Ervé Mandeng est convaincu que le développement de Mahomy est conditionné par un changement profond de mentalités.
«Tout le monde pense que le développement c’est l’utilisation. On voit tout de suite les gratte-ciel. Non! Le développement c’est d’abord la connaissance et la maîtrise. Lorsqu’on a déjà la connaissance et la maîtrise et les cœurs alignés, je pense qu’à ce niveau on est sur le bon chemin. Arrêtons de faire des associations et faisons des organisations. Car l’association est une rencontre de personnes basée sur l’émotion et l’organisation une rencontre de personnes basée sur les intérêts».
a-t-il déclaré.
Une vision que partage intégralement le député de l’opposition, Cabral Libii. Porté à la charge de notable de Mahomy en remplacement de son père qui a occupé cette fonction pendant de nombreuses années, cet élu du peuple est prêt à accompagner son homologue Samuel Ervé Mandeng «Le développement c’est la mise ensemble. Si nous intégrons tous que notre village doit devenir un incubateur, le village va se développer. Cela veut dire que nous serons tous dans une posture altruiste. Nous serons tous dans une posture d’humilité. Nous serons tous dans une posture de chacun apportant sa modeste contribution avec abnégation et gaieté de cœur. Tout cela mis ensemble donnera tout naturellement le développement.», a-t-il expliqué.