Par René Mbarga
Depuis trois jours déjà, le chef de chaîne de Amplitude FM et présentateur vedette de l’émission de grande écoute” Embouteillage” est porté disparu. Il y a quelques heures, le ministre de la communication porte-parole du gouvernement René Emmanuel Sadi est sorti de son silence, non pas pour condamner fermement l’acte d’enlèvement mais davantage pour donner des leçons de morale et de déontologie aux chevaliers de la plume et du micro phone. Enlevé devant la brigade de gendarmerie de Nkolfong à Étoudi abattoir.
Le chef de chaîne de Amplitude FM a été emmené manu militari, devant cette unité, nonobstant les nombreux cris de détresse émis en direction des gendarmes assis sur les bancs, dans le préau de leur lieu de travail. À minima, le kidnapping de Martinez Zogo aurait dû pousser le secrétaire d’État à la gendarmerie à sortir immédiatement de sa réserve, pour condamner l’ enlèvement du journaliste, en sanctionnant par la même occasion, tous les gendarmes présents dans cette unité ce soir là. Ou dans le pire des cas, à rendre son tablier.
Si on s’en tient à sa quintessence, le communiqué du gouvernement du 20 Janvier 2023 n’a rien de rassurant. À aucun moment, la moindre allusion n’est faite sur la situation de l’enquête ni sur l’identité des ravisseurs. Pourtant, on se souvient encore qu’il y a environ cinq ans de cela – cas d’école – Monseigneur Benoît Bala, l’évêque de Bafia avait été enlevé dans des conditions quasiment similaires. Confrontés à la montée de la pression, ses ravisseurs avaient balancé sa dépouille mortuaire dans les eaux et quelques jours plus tard, celle ci avait été repêchée dans la Sanaga. Jusqu’à ce jour, les conclusions des enquêtes ouvertes après l’assassinat du prélat restent activement attendues.
Même modus opérandis….
Depuis l’enlèvement de Martinez Zogo jeudi dernier, plusieurs journalistes et autres leaders d’opinion sont sortis de leur réserve pour condamner cet acte odieux. Lundi prochain, les responsables de média s’apprêtent d’ailleurs, par solidarité confraternelle; à entrer en grève. C’est incontestablement pour prendre de vitesse cette fameuse opération radio, télé et presse mortes que le gouvernement s’est enfin résolu a communiquer sur le sujet. Dans les couloirs du ministère de la communication, des indiscrétions rapportent d’ailleurs que Martinez Zogo serait voué aux gémonies; des proches collaborateurs de René Emmanuel Sadi le maître des céans, accuseraient ouvertement le journaliste d’être à l’origine de ses propres malheurs: ” Il est interdit de porter sur la place publique, des informations sur les documents classés top secret “. A renseigné à Panorama papers une source interne.
Au regard des multiples sorties incendiaires de Martinez Zogo, pour dénoncer les surfacturations faites sur les marchés attribués par la Direction de la sécurité présidentielle (Dsp) et son chef le général de division Ivo Desancio Yenwo à Jean Pierre Amougou Belinga; la communication du gouvernement de vendredi trouve tout son sens. À savoir que : c’est Martinez Zogo lui même, qui est à l’origine de ses propres malheurs”.