Par Léopold DASSI NDJIDJOU
A sept jours de la rentrée scolaire, Joseph Beti Assomo a ouvert et présidé le brainstorming pour une rentrée scolaire des plus sécurisées sur toute l’étendue du territoire national. Ce conclave au sommet s’est tenu dans le strict huis clos, pour permettre à la communauté éducative de tout le pays de reprendre sereinement le chemin de l’école. Bien plus spécifiquement, le Mindef est davantage préoccupé par la situation sécuritaire des trois régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de l’Extrême-Nord en proie aux diverses menaces et soubresauts.
Le maître des céans a ainsi rappelé que dans cette dernière région, « le groupe Boko Haram continue à mener des attaques sporadiques contre certaines localités et certaines de nos positions malgré son fort affaiblissement par l’action conjuguée des Forces de sécurité et avec le concours actif des populations à travers les Comités de vigilance ». Dans les deux régions anglophones du pays, « on a noté ces derniers mois une amélioration d’ensemble de la situation comme en témoigne le déroulement sans incidents majeurs de la dernière session des examens officiels, qui comme je l’ai déjà relevé, venaient de connaître un heureux aboutissement par la proclamation des résultats officiels, bouclant ainsi l’année 2021-2022 », a rappelé le patron de la Défense dans son allocution d’ouverture.
Par ailleurs, il a rappelé que les cas d’enlèvements contre demande de rançons, d’usage d’engins explosifs improvisés et la propagande sécessionniste sur le boycott de la prochaine rentrée dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, ainsi que les pertes en vies humaines et matériels enregistrés lors de certaines attaques terroristes, sont interpellatrices sur la vigilance qui doit être de mise dans la couverture sécuritaire de « cette importante échéance sociale », qu’est la rentrée scolaire. Il a pour ainsi dire, porté à la connaissance de tous ses collaborateurs que les rebelles séparatistes, dans une de leur publication de propagande récente, ont proclamé leur détermination à empêcher le déroulement de cette rentrée, et même de cette année scolaire. « Nous devons être pleinement conscients de ce que la sécurité du pays à cette occasion concerne l’ensemble de notre territoire national, une vigilance toute spéciale doit être observée au niveau de nos frontières tant terrestres que maritimes et de notre espace aérien », a-t-il en outre invité ses distingués invités spéciaux et participants.
Toujours au chapitre des menaces qui pèsent sur cette rentrée scolaire, il a indexé les soubresauts et crises politico sécuritaires dans certains pays voisins qui imposent la plus grande vigilance possible d’autant plus que le pays subit constamment et régulièrement les ondes de choc à travers les afflux massifs de réfugiés dans les régions de l’Adamaoua, de l’Est et de l’Extrême-Nord, particulièrement. Il a de ce fait invité ses collaborateurs à tout mettre en œuvre pour prévenir et éviter toute éventuelle source supplémentaire d’insécurité dans le pays. Il a poursuivi en indiquant qu’en juin dernier, les nominations et les prises de commandement du commandant de la Région militaire interarmées n°5 (Rmia5), du commandant de la 5ème région de gendarmerie (Rg5), du commandant de la 2ème région de gendarmerie (Rg2) et du Commandant du Secteur N°1 de la Force multinationale mixte (Fmm), s’inscrivent « dans le posture de poursuite énergique des opérations ».
Huis clos des travaux
« Nos travaux devant se dérouler à huis clos et aller au fond des sujets abordés, il ne me semble pas indiqué comme à l’accoutumée, de m’étendre ici sur une présentation en profondeur et détaillée du tableau sécuritaire de l’ensemble du pays », a précisé Joseph Beti Assomo d’entame sur le modus operandi de la réunion spéciale. Il était convenu que les Commandants des Rmia et leurs collègues des Rg, ainsi que le cas échéant, d’autres responsables en charge des opérations, présentent chacun une communication sur la situation dans sa zone de responsabilité. Les présentations des chefs militaires territoriaux devraient être suivies d’échanges avec le Mindef, les Secrétaires d’Etat auprès du ministre de la Défense, le haut commandement militaire conduit par le général du Corps d’armée, chef d’Etat-major des Armées.
A l’issue de la rencontre, des recommandations, résolutions et instructions devraient être prises ou données pour « une poursuite heureuse, harmonieuse et plus efficace de l’action des Forces de Défense et de sécurité aux quatre coins du pays, et pour une excellente sécurisation de la rentrée scolaire 2022-2023 ». Le compte rendu des travaux doit être adressé au président de la République. Dans la foulée, Joseph Beti Assomo a adressé « ses salutations distinguées et particulières » à tous les chefs militaires, non-résidents à Yaoundé, spécialement venus dans la capitale pour prendre part aux travaux.
Il a aussi salué la présence du général de brigade aérien chef d’état-major particulier du président de la République. Son collègue de l’Administration territoriale, le Délégué général à la sûreté nationale, le Directeur général de la recherche extérieure, ont tous autant reçus les remerciements du patron de la Défense. « Votre présence nous honore. Elle est une constante preuve vivante de la complémentarité et de la transversalité de certaines de nos missions. Notre souci commun et tous nos efforts conjugués ont la même finalité : permettre aux institutions du pays de fonctionner dans la sérénité et la sécurité, préserver l’intégrité de notre territoire et permettre à tous ceux qui y vivent, nationaux comme étrangers, de vaquer à leurs occupations et activités dans la sécurité et la paix. Et en l’occurrence donner à chaque Camerounais, la chance de jouir de son droit à l’éducation en toute quiétude. Tel est le leitmotiv de notre action commune », a-t-il dit in extenso avant de déclarer l’ouverture de la réunion. Il y a lieu de relever par ailleurs qu’une minute de silence a été observée en mémoire du personnel militaire et paramilitaire ainsi que pour tous les compatriotes civils, ayant perdu la vie du fait des entrepreneurs du crime.