Par Léopold DASSI NDJIDJOU
Le point d’orgue de ce lancement a été une table ronde sur le thème « la voie vers la nouvelle stratégie nationale de développement 2030 (Snd30) : les meilleurs pratiques pour aider les Pme à créer des emplois décents de manière durable au Cameroun ». Les panélistes avaient assurément droit au chapitre. Tenez ! Le représentant du Fonds national de l’emploi ; Besong Enokenwa, le chargé des relations avec les Pme ; Stéphane Junior Ond, le Directeur de Pme au ministère des Petites et moyennes, de l’économie sociale et de l’artisanat (Minpmesa) ; Achaleke Christian, l’ambassadeur des jeunes à l’Union africaine pour la paix dans la région de l’Afrique centrale ; le modérateur était Nkonga Nkonga Jean Blaise, chef des opérations par intérim à la Fondation Denis & Lenora Foreitia. Des différentes interventions, on a appris qu’une Pme est une entreprise qui a un capital qui va à hauteur de trois millions de Fcfa.
Les Pme camerounaises, a-t-on relevé du constat sur le terrain, sont généralement dirigées par les jeunes entrepreneurs. Il y a de ce fait une question de mindset (état d’esprit, façon de penser ou encore mentalité.) A côté de cette situation, on a noté un déficit d’expérience, d’accès au foncier, aux ressources financières et autres. Les défis auxquels sont exposés les Pme sont l’absence de lobbying, la fiscalité et les pesanteurs culturelles. Avant de se lancer dans une entreprise, la manager doit s’assurer qu’il maîtrise le cadre législatif du domaine ou du secteur de son activité et l’environnement dans lequel va se dérouler les affaires. Il est aussi indiqué d’avoir une équipe multidisciplinaire, une banque de données, entre autres. De manière globale, il a été retenu tout entrepreneur est un créateur de richesses. Quand est venue l’heure de décliner le portrait-robot d’un entrepreneur, on a appris qu’il doit être un veilleur. Aussi, il doit être intuitif, innovant. Un entrepreneur ne pêche pas à la ligne. C’est dire qu’il le fait avec les filets pour attraper le plus de poissions. En ce qui concerne les allocutions, le Dr Denis Foretia, a dit le mot de bienvenue, suivi par ses partenaires que sont d’une part la Fondation Rising Tide, représentée par Isabelle Hirs-Schaller et la Fondation John Templeton, dont Amy Proulx a assuré la représentation.
Au sujet de ce projet de formation qui s’étale sur cinq régions du pays (Centre, Littoral, Ouest, Nord-Ouest et Sud-Ouest), il faut reconnaître qu’il s’agit en réalité d’un projet triennal dont l’objectif principal est de bâtir une classe moyenne plus forte et plus diversifiée, de favoriser la liberté économique et d’autonomiser les femmes et les jeunes. Le projet se concentre particulièrement sur les populations vulnérables, plus précisément les personnes déplacées à l’intérieur du pays en raison du conflit armé en cours dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays. Ce projet examinera dans un premier temps tous les obstacles au développement personnel et abordera par la suite les défis auxquels les Petites et moyennes entreprises sont encore confrontées. Les Pme, faut-il le rappeler, contribuent actuellement à 36% du Pib du Cameroun.
Environ 340 entreprises au Cameroun.
Ce chiffre est très faible. Pour inverser la tendance, le gouvernement met en place des centres d’incubation pour mener à bien les projets de création de Pme. En plus de ceci, il faut que l’entrepreneur travaille sur lui-même. Il faut changer de paradigme. Les objectifs visés à ce lancement de la formation, sont entre autres, de présenter les résultats des enquêtes préliminaires de terrain menées par la Sbec auprès des Pme et des demandeurs d’emploi ; présenter les objectifs et grandes lignes de la formation aux Pme et la préparation à l’emploi opérationnalisés par ledit projet ; présenter les différentes activités du projet et les résultats attendus et recueillir les contributions des parties prenantes pour créer un impact. Il y a lieu d’indiquer que plus de 1600 Pme ont été ciblées à travers le pays pour participer à cette formation et sont éligibles au capital d’amorçage de 1.500.000 Fcfa. Ces entreprises bénéficieront par ailleurs du partage d’expériences, du réseautage, de l’apprentissage des techniques de gestion modernes mais surtout de l’acquisition des compétences et outils nécessaires pour des résultats efficients, une performance avérée sur le marché.
C’est pour cela que le Dr. Denis Foretia, co-président de la fondation Denis & Lenora Foretia se dit « enthousiaste face à la possibilité d’avoir un impact direct sur plusieurs Pme, de leur fournir une assistance administrative et financière pour les préparer à la croissance ». Ces formations offrent également des opportunités aux demandeurs d’emploi dans le développement des compétences interpersonnelles à travers des sessions d’incubation telles que la connaissance empirique des techniques de recherche d’emploi, les entretiens d’embauche et les activités génératrices des revenus.
De même, au moins 4500 personnes vulnérables ou déplacées internes (Pdi), demandeurs d’emploi, sélectionnés parmi les femmes et les jeunes, seront entièrement équipés pour rompre le cycle de la pauvreté de manière durable. Cette préoccupation est chère à la fondation Rising Tide et la fondation John Templeton qui se sont toutes les deux engagées à subventionner cette initiative de la fondation Denis & Lenora Foretia à hauteur de 505 000 Usd.