Par Sandra Embollo
Le préalable essentiel à la compréhension de cette affaire est le lien incontestable entre Luxury Plane et Samuel Eto’o. Depuis que ce dernier est devenu président de la Fecafoot, Luxury Plane est devenue l’organisateur exclusif des voyages de l’équipe nationale, financés par des fonds publics. Une série d’adresses communes entre Luxury Plane, la Fondation privée Samuel Eto’o, Set Mobile (une entreprise de télécommunications créée par Eto’o), et même Betoo (une entreprise de paris sportifs parrainée par Eto’o) souligne les liens étroits entre ces entités.
Le « pillage » des 2,7 milliards alloués par l’état soulève des inquiétudes quant à la manière dont cet argent a été utilisé. Selon Boris Bertolt, les fonds, qui auraient dû passer par la comptabilité interne de la Fecafoot, semblent avoir été dépensés pour le transport international de plus de 500 personnes en direction du Qatar, choisies en fonction de leur proximité ou de leur allégeance envers Samuel Eto’o. Parmi les invités figuraient des personnalités de divers secteurs, y compris des membres du gouvernement, des magistrats, des personnalités médiatiques et des proches de Samuel Eto’o. Certains noms ont attiré l’attention, soulignant des liens privilégiés et des influences potentielles.
La société Luxury Plane a été au centre de cette affaire, générant un chiffre d’affaires exceptionnel grâce à l’achat massif de billets d’avion. Les bénéficiaires du voyage ont néanmoins rencontré des difficultés dans la recherche d’un logement décent sur place, soulignant un possible déséquilibre dans la répartition des fonds. Cette révélation suscite des inquiétudes quant à la gestion des ressources au sein de la Fecafoot et souligne la nécessité d’une enquête approfondie pour éclaircir les allégations de détournement de fonds. La situation pourrait également avoir des conséquences graves sur la réputation de Samuel Eto’o en tant que président de la Fecafoot et pourrait nécessiter une enquête approfondie sur les comptes de l’instance faitière du football camerounais.